
Dans un entretien exclusif à 2STV, le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a détaillé les réformes économiques entreprises pour redresser son pays. Lutte contre la corruption, valorisation de l’agriculture, amélioration des infrastructures, et renforcement des secteurs de la santé et de l’éducation sont au cœur de sa stratégie. « Après 50 ans de difficultés, il est temps de relancer notre économie », a-t-il affirmé avec détermination.
Embaló a insisté sur le potentiel agricole de la Guinée-Bissau. « Nos terres sont très fertiles. Nous produisons du riz, des patates douces et misons sur la noix de cajou », a-t-il expliqué, précisant que ces ressources, combinées aux richesses halieutiques, constituent une base solide en attendant l’exploitation future des ressources naturelles.
Des relations renouées avec le FMI
Le président a également évoqué l’amélioration des rapports avec le Fonds Monétaire International (FMI), un tournant majeur. « À mon arrivée, la Guinée-Bissau n’avait pas de bonnes relations avec le FMI. J’ai lancé des réformes, notamment contre la corruption, et instauré une discipline budgétaire stricte », a-t-il déclaré. Résultat : « Nous sommes devenus de bons élèves. Le FMI nous aide maintenant à mobiliser nos partenaires bilatéraux et unilatéraux. »
Sur le front des infrastructures, Embaló a salué l’appui de la Chine, qui a construit une autoroute de 20 kilomètres et prévoit d’en ajouter 30 autres. Des techniciens des Émirats arabes unis explorent, quant à eux, des projets dans le secteur du BTP. En santé, le président mise sur la formation. « Avant, nous faisions la dialyse au Sénégal. Aujourd’hui, nous formons des médecins qui se spécialisent à l’étranger, y compris au Sénégal, où moi-même j’ai été opéré », a-t-il révélé.
Lutte contre la corruption et diplomatie audacieuse
La rigueur financière reste une priorité. « L’argent de l’État va dans les caisses de l’État, pas ailleurs », a-t-il martelé, réaffirmant son engagement contre la corruption. Sur la scène internationale, Embaló s’est distingué par une diplomatie active. Il revendique être le premier président africain à s’être rendu en Ukraine en pleine guerre. « J’ai aussi visité la Russie pour inviter Poutine à la paix. À Kiev, j’ai vécu la guerre de près », a-t-il raconté. Il dit avoir marqué Vladimir Poutine avec deux maximes : « Pas de petit pays, nous sommes souverains » et « Pays pauvre mais digne ».
1 Commentaires
Participer à la Discussion