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Afrique

Lutte contre les génocides : Adama Dieng de l’Onu invite au respect de la différence

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Lutte contre les génocides : Adama Dieng de l’Onu invite au respect de la différence

Le conseiller spécial de Ban Ki-moon pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a effectué une visite à l’Institut africain de management (Iam) au cours de laquelle il a échangé avec les étudiants sur des sujets portant sur la corruption, la tolérance…

L’Institut africain de management (Iam) a reçu un invité de marque en la personne d’Adama Dieng, conseiller spécial du secrétaire général des Nation unies pour la prévention du génocide et ancien greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda de 2001 à 2012. Fort de ses 12 années passées à la tête du Tribunal pénal international pour le Rwanda, Adama Dieng est revenu sur le génocide qui s’est déroulé au Pays des mille collines en 1994 avec, à la clé, près d’un million de morts en un peu plus de 100 jours. « Le génocide, c’est le crime des crimes. Car, en planifiant des tueries sur la base de l’appartenance ethnique, religieuse..., on ne peut tomber que dans le crime des crimes », s’est offusqué M. Dieng. A l’en croire, on n’est pas encore à l’abri d’un autre génocide, puisque dans certains pays, « il existe encore des conflits identitaires qui persistent ». Il a souligné que si des mesures ne sont pas prises dès à présent, il y a fort à parier qu’il y aura des purges contre la minorité alaouite en Syrie, si toutefois il arrivait que Bachar El Assad quitte le pouvoir. Adama Dieng nourrit les mêmes craintes pour les Touaregs du Nord du Mali.

La corruption, une gangrène
Pour éviter le drame du Rwanda et de Srebrenica en Bosnie, Adama Dieng a encouragé de cultiver le respect de la différence et de promouvoir la gestion de la diversité. « Il faut enseigner aux jeunes l’importance de l’éducation à la tolérance, les initier à l’esprit du respect des droits à la différence », a plaidé le conseiller spécial de Ban Ki-moon pour la prévention du génocide. 
Adama Dieng a aussi abordé la question de la corruption, phénomène planétaire certes, mais qui, selon lui, semble plus gangréner le continent africain. « Dans nombre de pays, les populations n’ont pas accès à l’éducation, à la santé… et ma conviction est que la corruption y est pour quelque chose », a-t-il soutenu, indexant certaines élites africaines qui s’accaparent la richesse de leur pays au détriment des populations. 

Il a rappelé le combat qu’il a mené en 1998 pour l’adoption d’un texte aux Nations unies, en vue de lutter contre ce phénomène et surtout le rôle qu’il a joué pour que l’Oua, en 2003, adopte la Convention contre la corruption. Il a suggéré à l’Iam d’intégrer, dans ces programmes, l’enseignement des instruments de lutte contre la corruption, comme cela se fait déjà dans certaines écoles de formation occidentales. Il a invité ses jeunes interlocuteurs à s’inspirer des personnes qui se sont distinguées par leur vertu et leur modèle de réussite par un travail acharné.
Le président du groupe Iam, Moustapha Guirassy, n’a pas manqué de souligner sa fierté de recevoir « un homme distingué à l’échelle mondiale et qui a déjà été le parrain de l’Iam ».