
Me Abdoulaye Wade s’est encore exercé à son jeu favori : le jeu d’échec politique. En 48 heures, il a limogé un ministre pour ramené un ancien, et démis des directeurs pour les remplacer par notamment un revenant au même poste. Ce vendredi, et c’était dans l’air du temps, Cheikh Tidiane Sy a été nommé ministre d’Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, en lieu et place de Me El Hadj Amadou Sall.
Celui-ci ressort (momentanément ?) du jeu, alors que l’autre, ancien ministre de l’Intérieur limogé il y a quelque mois à la surprise générale, y compris de l’intéresse même, reprend un poste stratégique.
Dans cette partie, Wade avance les pions en fonction du contexte politique, économique et social actuellement très tendu. Au moment où le maître est interpellé par les cas de corruptions et d’impunité, il trouve le moyen de brouiller davantage les cartes. Les affaires des « 20 milliards de Sudatel », les jugement de « Kara et Kambel » et de Hissein Habré n’y sont pas étrangères.
Les choses semblait bouger dans le sens avec Me Amadou Lamine Sall, peut-être pas au goût du chef de l’Etat qui pose là un acte qui incline à penser fortement que c’est pour freiner des quatre fers. L’on verrait mal Cheikh Tidiane Sy laisser faire le parquet – qui est sous sa tutelle – dans l’affaire « Kara Kambel », après avoir lui-même, alors ministre de l’Intérieur, « blanchit » les éléments de la police accusés de tabassage sauvage sur les deux journalistes. De même, il faudra pas compter sur M. Sy pour mener au temple de Témis son fils propre fils Thierno Ousmane Sy et celui du président de la République Karim Wade, cité dans une histoire commissions (les fameux 20 milliards de différentiels) perçus lors de la vente de la troisième licence à Sudatel.
Mais puisque Me Wade a promis de lutter contre la corruption et d’œuvrer pour la bonne gouvernance, il veut après ce coup de blocage, de donner le change en démettant deux directeur de sociétés publiques dont la gestion a été dénoncé par des audits et les partenaires aux développements. Ainsi sont passé à la trappe Amadou Kâne Diallo, ci-avant directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec), et Modibo Diop, directeur général de l’Agence de l’électrification rurale (Aser) jusqu’à ce jeudi. Ce dernier est d’ailleurs remplacé par son…prédécesseur au même poste, Aliou Niang.
A ce point , Abdoulaye Wade fait une « prise en passant » (coup en jeu d’échec où un camp -ici Me Wade- vient de jouer un pion de deux cases pour éviter la confrontation avec un pion adverse – ici bailleurs de fonds, opposition et société civile sénégalaises). En attendant d’en remettre une couche avec un énième remaniement ou réaménagement ministériel annoncé.
Ces actes poses par le President Wade confirment claire son refus de combattre la corruption.
0 Commentaires
Participer à la Discussion