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Une réconciliation nationale déjà en péril
Président »Alassane Ouattara promet de « réconcilier » et « pacifier » le pays. A l'heure actuelle, la Côte d'ivoire sort lentement d'un traumatisme post-électoral. Cependant, comme l'affirmait dans le journal Libération un élément des Forces Licornes ayant collaboré avec les FRCI, « Alassane Ouattara a du pain sur la planche, les soldats traditionnels (dozos) sont tres indisciplinés » .
Les élites ivoiriennes pourchassées
Deux jours après l'arrestation de Laurent Gbagbo par Alassane Ouattara et déjà plus de cent opposants politiques arrêtés, certains assignés à résidence, d'autres froidement battues et assassinés comme ce fut le cas du Ministre Désiré Tagro. Les hommes politiques d'aspiration socialiste sont largement visés, et recherchés à travers le pays, parmi lesquelles Laurent Akoun, Amani N'Guessan, Alphonse Douati, Gomon Diagou, ou encore Bohoun Bouabré. Les anciens compagnons de lutte du Président Houphouet-Boigny n'ayant pas soutenu Alassane Ouattara ne sont pas épargnés, ainsi Jean-Jacques Béchio et Ben Soumahoro ont été lynchés par les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara), tandis que des anciens ministres d'Houphouet-Boigny sont activement recherchés. La liste des recherchés s'étend aussi aux acteurs de la vie économique, sociale et culturelle qui ne sont pas forcement ancrés dans une formation politique, il s'agit notamment d'Ahoua Don Mello (Ex- President du BNETD), Philippe Attey, Zadi Kessé, Michel Digbeu (Digbeu Cravatte), O'nel Mala, Bailly Spinto (liste non exhaustive). L'on vient aussi d'apprendre que Gadji Céli et Hanny Tchéllé auraient été découpés à la machette, une information qui reste à confirmer.
Une première pour la Côte d'Ivoire, jamais une chasse à l'homme de cette ampleur n'avait été observée, même sous le régime de Gbagbo, jamais un opposant politique n'avait été arrêté.
Au regard de tous ces événements, sans être partisan, nous somme en droit de nous demander si nous ne risquons pas de perdre toute une partie de la classe politique ou même une partie des élites ayant contribué directement ou indirectement au développement de la nation depuis l'indépendance. Alassane Ouattara, l'homme qui se dit économiste devrait savoir l'importance du capital humain et des ressources humaines en général, dans la perspective de croissance économique d'un pays. L'on ne peut pas remplacer tous les fonctionnaires de l'État par son bon vouloir. Il faudra compter sur des anciens hauts fonctionnaires connaissant biens les dossiers pour bâtir une politique économique efficace. Et non se contenter de nommer à des postes stratégiques des personnalités aux connaissances plus que douteuses, dont les parcours académiques sont limités comme Hamed Bakayoko (Ministre de l'intérieur), Guillaume Soro (Premier Ministre), Sidiki Konaté ou encore la ministre de l'Education Kandia Camara dont le cursus universitaire est limité au BAC+1 .
Il ne faudra pas oublier aussi que la réconciliation ne se fait pas à l'intérieur d'un seul camp ou par l'élimination des représentants d'un camp adverse, cela ne peut qu'animer le désir de haine pour se transformer en une spirale vicieuse de la vengeance d'années en années. A l'instar de Nelson Mandela en Afrique du Sud, le défi du Président Alassane Ouattara est de remettre au travail, ensemble, tous les enfants d'une même nation, après un forum de réconciliation des forces vives de la société, sans chercher à écarter ses opposants par des faux procès, comme l'on fait Mobutu (au Zaïre), ou encore Staline (URSS) dans le passé.
La Chasse aux civils
La situation est encore plus grave pour les civils, l'on constate que les populations du sud tels que les Attiés, Ebriés, Adjoukrous, Bétés ou encore Agnis, pour ne citer que ceux la, sont persécutés par les FRCI dans certaines zones de la capitale économique ivoirienne. C'est le cas notamment à Yopougon Gesco et Abidjan sud. Les populations dioulas et baoulés sont par contre épargnés.
Un régime de terreur à l'ouest
Les populations de l'ouest subissent les plus grandes exactions de la part de FRCI : viols et crimes par centaines, notamment à Duékoué, Daloa, Gagnoa, Issia ou encore Toulépleu. Selon des témoins sur place, les FRCI ont commencés depuis une semaine à arracher les terres cultivables aux populations autochtones pour les transmettre à des individus d'ethnie Mossi, Moré ou Dioula.
La terreur règne en ce moment dans la ville de Daloa qui s’est vidée de sa population Bété et des jeunes autres que Dioulas. Les forces d’Alassane Ouattara sont sans pitié pour tous les jeunes d’autres ethnies. Sur indications de certains jeunes, ces forces de la terreur dont certaines se surnomment, à raison, Terminator, écument les quartiers où vivent les Bété, Guéré et Wobés à la recherche de « miliciens de Gbagbo ». Ainsi, chaque jour qui passe apporte son lot de désolation dans les familles autres que Dioulas.
Ainsi, le mardi 12 avril dernier, au quartier Soleil 1, un jeune homme a été arraché de sa maison pour être exécuté au corridor de Man pour son activisme en faveur de Gbagbo pendant les campagnes présidentielles ; ce même jour également, dans un village dont nous taisons le nom, un autre jeune homme a été sauvagement abattu sous les yeux impuissants des villageois à qui l’ordre a été donné de ne pas l’inhumer pour servir « d’exemple aux autres » ! Le mercredi 13 avril, une femme a été battue à mort par les supporters de Ouattara qui continuaient encore de jubiler de l’arrestation de Gbagbo. Cette femme aurait proféré des injures à la bande joyeuse de Ouattara. La mort de ladite femme a multiplié la joie chez ladite bande.
C’est ainsi que la vie se déroule désormais à Daloa. Les membres de « mauvaises ethnies » se terrent ou vivent dans la brousse. Il règne en ce moment une ambiance de terreur à Daloa. En dehors des Dioula, tous les autres ont peur, à moins qu’ils soient militants RDR. Quant aux militants LMP, ils sont systématiquement traqués et/ou tués. Dommage que la « grande communauté internationale » ferme volontairement les yeux sur ces atrocités primitives portant atteinte grave aux droits de l’homme. « Nous vivons ici à Daloa la peur au ventre, attendant l’arrivée inopinée de ces visiteurs indésirables qui pillent aussi les maisons et arrachent les portables à leurs propriétaires » selon un témoin.
Par Akwa Bahi J.C
16 Commentaires
Wtf
En Avril, 2011 (21:41 PM)Wolof
En Avril, 2011 (21:45 PM)Toure
En Avril, 2011 (21:49 PM)Norvegian
En Avril, 2011 (21:54 PM)Paix
En Avril, 2011 (21:55 PM)Mérkate
En Avril, 2011 (21:58 PM)Ass
En Avril, 2011 (22:17 PM)Yakkid
En Avril, 2011 (22:20 PM)Arretez la desinformation
Djibson
En Décembre, 2021 (05:46 AM)Yakkidy
En Avril, 2011 (22:21 PM)Arretez la desinformation
Passant
En Avril, 2011 (23:02 PM)Undefined
En Avril, 2011 (23:33 PM)Bouldof66
En Avril, 2011 (23:37 PM)Cheikhounasene
En Avril, 2011 (23:40 PM)Khawma Fougnoudiem
En Avril, 2011 (10:31 AM)@ Hussherr
En Avril, 2011 (12:17 PM)Vous croyez vraiment que toute personne objective ne sait pas que les pro-Ouattara tuent aussi ?
Husher
En Avril, 2011 (12:52 PM)H
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