Le 31 décembre constitue un événement pour le Mouvement mondial pour l’unicité de Dieu de Serigne Modou Kara. Un réveillon d’un autre genre qui se déroule depuis 1998 au stadium Marius Ndiaye.
La bousculade fait rage devant le grand portail du stade Demba Diop. D’un côté, les éléments de la sécurité de Serigne Modou Kara. De l’autre côté, une foule immense composée essentiellement de jeunes qui ont pris d’assaut le stadium Marius Ndiaye où, chaque 31 décembre, le guide religieux organise une soirée religieuse. Il n’est pas encore 23 heures, l’antre du basket sénégalais ne peut plus contenir les flots de talibés qui ne cessent de grossir. Pour entrer, il faut jouer des muscles ou montrer une carte d’invitation.
Les membres du Diwanou Silkoul Jawahiri Fi Akh Bari Sara Iri (l’autre nom du Mouvement mondial pour l’unicité de Dieu) ont déjà occupé les travées du stadium Marius Ndiaye. Ils sont habillés, la plupart, en blanc. Sur le parquet, des jeunes sont en rangées. Ils tiennent sous la main des instruments. Violons sur les épaules, certains jouant de la guitare, la contrebasse, des percussions et claviers. Les membres de l’orchestre « Mélodie divine » sont tous habillés en costumes.
En face des instrumentalistes, d’autres jeunes choristes assurent les chants. Derrière eux, deux groupes de jeunes filles, elles aussi en noir et blanc, mais avec des costumes à rayures larges et sur leurs têtes des foulards blancs enroulés à la mode orientale.
Les pétards, qui bruissent au dehors du terrain de sport, montrent que la nouvelle année annonce ses couleurs. A l’intérieur, des cris d’hystérie qui fusent de la foule sont des signes annonciateurs que Serigne Modou Kara va arriver d’un moment à l’autre. Une arrivée sous des notes de violons. Habillé d’une djellaba jaune, une écharpe marron nouée au cou et des chaussures noires, le marabout des jeunes, d’un signe de la main, salue les masses de jeunes sur les tribunes. Ces derniers lui répondent par un standing-ovation. Tout en regagnant l’imposant fauteuil installé sur la main courante, il promène son regard sur le public.
La traditionnelle soirée religieuse du 31 décembre peut commencer. Initié depuis 1998, ce réveillon d’un autre genre est organisé pour clôturer les activités socio-éducatives du Diwane. C’est en même temps un moment de rencontre et de sortie médiatique très attendu pour Serigne Modou Kara. Une occasion de se prononcer sur la situation politique du pays et en même temps faire des révélations.
Pour cette édition, « le marabout des jeunes » a fait une annonce culturelle. Par la voix de son épouse, la vice-présidente du Sénat, Sokhna Dieng Mbacké, il annonce la sortie prochaine d’un recueil de poèmes dédié au fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. « Vous connaissez le général de Bamba, président fondateur du Mmud, guide président du Parti de la vérité pour le développement, maître créateur de la philharmonie islamique et maintenant, poète de Bamba », affirme Sokhna Dieng. Elle précise que la méthode utilisée par Serigne Modou Kara est celle adoptée par le saint homme de Touba dans ses écrits dédiés à Allah et au prophète Mouhamad (Psl) et au livre sacré, le Coran. « La technique utilisée est celle des acrostiches, c’est-à-dire prendre des mots ou des noms dont les initiales lues verticalement servent à composer des mots et des vers. Un recueil de 313 poèmes est prévu ».
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