La poussée incessante des coups de gueule ça et là pour dénoncer la cherté de la vie au Sénégal, prouve à bien des égards que c'est toujours le statu quo, malgré les 19 mesures prises par le gouvernement pour atténuer la hausse des prix des denrées de première nécessité. En clair, les 152 milliards investis dans l'opérationnalisation des dites mesures n'ont pas produit le résultat escompté. Tel est en tout cas le sentiment de la quasi-totalité des organisations réunies au sein du conseil national de la consommation qui s'est réuni hier à Dakar sous la houlette du ministre du commerce Mamadou Diop de Croix. D'emblée Mamadou Niang, le directeur du commerce intérieur a tenu au cours de cette rencontre à préciser un certain nombre d'acquis obtenus dans le cadre de cette politique d'atténuation de la hausse des prix des produits de base dont notamment le riz. Ainsi a-t-il déclare Dès lors, "le riz brisé parfumé de 260 fcfa/kg avant la mesure est passé à 285 fcfa/kg soit une baisse de 25f, le riz brisé parfumé ordinaire à 275 fcfa/kg au lieu de 285 fcfa/kg avant la mesure" indique-t-on dans un document distribué à l'assistance. Malheureusement, constate la direction du commerce intérieur, " les cours mondiaux qui n'ont cessé de monter ont poussé les importateurs à demander la révision des prix issus de l'arrêté du 21 février 2008".
À cet effet, poursuit la source, "la structure des prix réalisée par les services de la direction du commerce intérieur a abouti, malgré la suspension des taxes, à des prix de détail allant de 300 à 335 francs le kilogramme selon la variété, soit une hausse de 11 à 20%". C'est ainsi, précise de nouveau le document, "que l'Etat, dans le cadre de sa politique de soutien aux prix à la consommation des denrées de première nécessité, a décidé de subventionner les prix du riz brisé importé en les bloquant à leur niveau atteint le 21 février 2008". Toutefois, en dépit de cette mesure, les efforts de l'Etat à limiter les effets de cette crise alimentaire qui frappe de plein fouet les Sénégalais restent vains à cause notamment de certains commerçants qui refusent toujours d'appliquer les prix fixés par le gouvernement.
D'ailleurs à ce propos, le chef du service régional du commerce de Dakar a révélé que dans le cadre du contrôle de l'application des prix à Dakar, 2330 commerçants ont été visités dont 814 convoqués pour pratique de prix illicites.
En définitive les associations des consommateurs sont d'avis que les mesures de l'Etat pour faire face à la cherté de la vie sont un échec. Sous ce rapport, M. Momar Ndaw de l'Ascosen estime que "les 19 mesures de l'Etat sont négatives à 99%". S'inscrivant dans le même ordre d'idées, Me Masokhna Kane de l'Union Nationale des consommateurs du Sénégal indique que dans la mise en application de ces mesures, seules six (6) ont effectivement connu quelques réalisations dont en particulier le riz. Selon lui, "le reste, c'est des vœux pieux".
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