Le maire de Dakar, Pape Diop, a comme attendu été élu mercredi à la présidence du Sénat où il va faire valoir une expérience managériale acquise après cinq ans passés au perchoir de l'Assemblée nationale. Porté à la tête de la représentation nationale depuis 2002, suite à la démission de son prédécesseur Youssou Diagne, Pape Diop n'a cédé ce poste à Macky Sall qu'à la faveur des dernières législatives. L'ex-Premier ministre, faut-il le rappeler, a conduit victorieusement la liste de la majorité sortante lors des consultations du 3 juin dernier. Si l'Assemblée nationale et le Sénat se complètent plus qu'ils ne s'opposent, on peut donc espérer de Pape Diop, 53 ans, innovations et expérimentations nouvelles tirées de son riche acquis parlementaire. Il pourra faire du neuf institutionnel avec du vieux, si on peut dire.
« Je serai en terrain connu, parce que j'ai dirigé l'Assemblée nationale du Sénégal pendant cinq ans et je crois avoir fait un bon travail. C'est pourquoi j'ai bon espoir que j'accomplirais ma mission avec succès », a le nouveau président du Sénat, peu après avoir été plébiscité par 99 sur 100 de ses collègues. « Je mesure à sa juste valeur, aujourd'hui, la responsabilité qui pèse sur mes épaules. Mais je vais essayer avec l'équipe qui sera à ma disposition, notamment les différents collègues sénateurs, de relever le défi. Car, c'est une nouvelle mission pour laquelle je vais me consacrer entièrement.
Comme j'ai du reste eu à le faire avec toutes les autres missions que j'ai déjà eu exercer », a-t-il promis. Elu député pour la première fois en 1993 sur la liste de Dakar du Parti démocratique sénégalais (Pds, au pouvoir), ce natif de Mbour (Petite côte du Sénégal) a depuis vu son mandat régulièrement reconduit au Parlement : en 1998 et en 2001, après la dissolution de l'Assemblée nationale issue du régime socialiste défait en mars 2000. Souvent présenté comme une des grosses pontes du Parti démocratique sénégalais (Pds, au pouvoir) qu'il a rejoint en 1974, à 20 ans, Pape Diop a gagné en envergure politique au sein de cette formation politique dont il est demeuré l'indéboulonnable trésorier général, de 1992 à 1997. C'est qu'en politique comme ailleurs, l'argent est le nerf de la guère.
Or Pape Diop traîne, à tort et à raison, une réputation de prospère homme d'affaires. Il a ainsi pu s'imposer à tous ses adversaires de parti, pour briguer la mairie de Dakar dont le budget a considérablement augmenté sous son magistère, sans qu'aucun portefeuille ministériel ne lui soit jamais confié d'ailleurs. Dans le même temps, il renouvelait avec une expérience parlementaire de type nouveau, puisque la nouvelle majorité est sortie de son camp, porté au pouvoir après plus de vingt ans d'une opposition pas toujours facile.
La fortune politique va porter au stade ultime cette expérience parlementaire partir de 2002 jusqu'aux législatives de juin dernier. Bien qu'élu député, Pape Diop démissionne de l'Assemblée nationale pour répondre sans doute à l'appel du comité directeur de son parti qui avait fait de lui son candidat pour la présidence du Sénat. Titulaire d'un DUT comptabilité IUT de Dakar, Pape Diop est polygame.
Avec Aps
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