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Le président du Comité belge pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM), Eric Toussaint, a suggéré, aux gouvernements africains de procéder à des audits de leurs dettes externes publiques contractées auprès des institutions financières internationales, afin de voir le pourcentage de leur ‘’dette illégitime’’.
‘’Les gouvernements africains doivent lancer des audits de la dette publique extérieure pour pouvoir éventuellement prendre des décisions de rembourser cette dette ou tout simplement d’y sursoir, si elle s’avère illégitime’’, a expliqué, mercredi, M. Toussaint.Il s’exprimait lors d’une conférence de presse sur le thème : ‘’quelles leçons des révolutions tunisiennes et égyptiennes pour le Forum Social Mondial (FSM) ?’’.
‘’Il existe dans la doctrine de la dette ‘’odieuse’’ ou illégitime un élément de jurisprudence internationale établi, applicable à toute dette résultant d’emprunts accordés à des régimes despotiques, des gouvernements qui utilisent les fonds à des fins d’oppression des citoyens ou d’enrichissement personnel’’, a dit Eric Toussaint.Selon lui, cet élément de jurisprudence internationale établi stipule que ‘’lorsque les créanciers ont connaissance du fait que les fonds sont utilisés d’une manière contraire aux intérêts des peuples , ils ne peuvent donc pas légitimement exiger son remboursement’’.
Membre du Conseil international du FSM, le conférencier a souligné que ces audits sur la dette externe publique permettent à un pays de vérifier des conditions de ‘’légitimé ou d’illégalité de sa dette’’.A cet effet, il a cité le cas de l’Equateur, qui en 2006, a procédé à un audit de sa dette publique extérieure sur une période de 30 ans, avec l’arrivée au pouvoir du président Raphael Corréa.Cet audit, auquel il a pris part, a duré 14 mois et a permis de faire des analyses sur la conformité on non de centains contrats signés entre l’Equateur, la Banque mondiale et le Fonds mondiale monétaire international.
‘’Cet audit, a-t-il indiqué, a permis de révéler que 90% de cette dette externe publique signée avec les institutions financière sont illégitimes, car n’étant pas conformes au droit international et national des finances’’.En réaction aux résultats de cet audit, l’Equateur a décidé ‘’d’un acte souverain de suspendre le payement de sa dette vis-à-vis des institutions financières. En plus de ça, ce pays a mis dehors le représentant du Fonds monétaire international et n’accepte plus des missions du FMI sur son territoire’’, a indiqué l’altermondialiste.
Comme l’Equateur, le Paraguay, l’Argentine ont fait des audits de leur dette, a-t-il fait savoir, martelant que les institutions financières internationales ‘’ne peuvent pas contraindre un pays de payer une dette illégitime’’.Il a invité les pays africains à s’inspirer de ces modèles, en mettant en place des commissions d’audit de la dette publique extérieure mais aussi en ayant ‘’une attitude digne’’ par rapport aux créanciers que sont les institutions financières internationales.La dette publique extérieure désigne l’ensemble des dettes qui sont dues par un pays à des prêteurs étrangers. Selon la Banque mondiale, la dette externe publique des gouvernements africains est de l’ordre de 134 milliards de dollars.
4 Commentaires
Solo
En Février, 2011 (13:51 PM)Goor
En Février, 2011 (13:58 PM)Pif
En Février, 2011 (21:52 PM)Ziar
En Février, 2011 (14:21 PM)Participer à la Discussion