L’Association And-défar Thiaroye (Ensemble pour construire Thiaroye) a organisé, avant-hier, une cérémonie de distribution de prix aux meilleurs élèves du quartier. Une occasion saisie par les membres de la structure pour dénoncer les maux dont souffre leur coin, mais aussi afficher leur volonté de rehausser l’image de leur localité par le biais de l’éducation.
Le nom de leur quartier n’a pas souvent bonne presse auprès de la grande opinion. Le plus souvent, son évocation est associée au banditisme. De quoi rebuter certains à aller dans cette grande banlieue dakaroise, pourtant, grand carrefour commercial aux confluents des quartiers de Pikine, Guédiawaye et Yeumbeul. Depuis 2001, les jeunes de la localité ont pris les devants, dans le cadre de la structure And défar Thiaroye (Adt) pour offrir une autre image au coin, en s’investissant, entre autres, dans des actions éducatives. La dernière en date a été couronnée, avant-hier, par la cérémonie de distribution de prix aux élèves du quartier dans le cadre du Concours général dénommé «Namn sam xel». Au total, ce sont 67 élèves de Cm2, issus de 39 écoles, qui ont été récompensés sur les matières au programme d’examen d’entrée en 6e. Il s’agit des épreuves de rédaction, de calcul, de questions de cours et d’orthographe. En plus, il y avait des diplômes de participation, diplômes d’honneur, pour services rendus à l’école et des craies d’or, pour certains enseignants. Investir dans l’éducation peut contribuer à «rehausser l’image de Thiaroye», telle est la conviction de Mamadou Bachir Kane, président de la commission Education et Formation de l’Adt. D’où, selon lui, l’importance du concours dont le but est, entre autres, de «susciter l’engouement des élèves pour les études et installer les élèves de Cm 2 dans une dynamique d’apprentissage auto-suggérée» par «les recherches personnelles et collectives» et de «planifier, de maîtriser la préparation de l’entrée en 6e». Le son de cloche est le même chez le président de l’Adt, Issa Lô, qui soutient que «la réhabilitation de Thiaroye-Gare passe, inéluctablement, par la qualité de ses fils. Car, il n’y a de richesse que d’hommes». La cérémonie d’avant-hier a servi de tribune à l’Adt pour dénoncer les maux dont souffre Thiaroye. Ce fut l’occasion pour Issa Lô de «s’indigner devant le découpage administratif …qui a morcelé Thiaroye qui passe aujourd’hui de 8 à 34 quartiers». A cela s’ajoute également une «interrogation», chez lui. En effet, «comment accepter qu’au moment où, partout au Sénégal, des routes sont refaites, jusqu’aux portes de Thiaroye, que la route qui va de Gouye Gui au dispensaire de Thiaroye demeure dans un état impraticable», se demande-t-il. Le manque d’infrastructures sportives a été également soulevé. D’où l’appel lancé en direction des autorités pour que «Thiaroye ne soit pas le parent pauvre de ce Sénégal en chantier».
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