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INTERVIEW - En visite à Paris, le président de l'Union africaine, Thomas Boni Yayi, qui préside également aux destinées du Bénin, s’est entretenu avec quelques journalistes pour revenir sur le bilan de l’opération Serval et sur le terrorisme au Sahel.
Pourquoi avez-vous mis tant de temps entre mars 2012 et janvier 2013 pour réagir à la mainmise des djihadistes sur le Nord Sahel?
C’est vrai que nous avons perdu du temps. Mais nous avons cru un moment à la bonne foi de ceux qu’on présentait alors comme des rebelles et que la situation était très confuse entre toutes ces bandes armées que sont Aqmi, Le Mujao, Ansar Dine et le MNLA. C’est ce dernier groupe qui a tout de même décidé de proclamer l’indépendance de la République de l’Azawad au Mali. On pensait qu’il y avait une possibilité de dialogue et un retour possible à la démocratie après le putsch du capitaine Sanogo. Finalement, les faits nous ont donné tort, puisque une fois installés ces terroristes ont déclaré la guerre au monde entier. Après quoi, nous avons perdu du temps également pour faire adopter une résolution aux Nations unies du fait de nos divisions entre africains mais aussi des divisions qui traversaient la communauté internationale toute entière. Heureusement que la France est intervenue pour faire cavalier seul et stopper les terroristes qui menaçaient de prendre Mopti puis Bamako. Nous devons en tirer les leçons pour nous réorganiser et devenir plus responsables dans la gestion des crises qui affectent notre continent.
Les terroristes sont également des trafiquants. Pourquoi l’Union africaine ne parvient pas à assécher leur mode de financement et d’approvisionnement en armes?
Nous devons d’abord agir chacun à notre niveau avec une meilleure gouvernance politique et économique. Nous devons pouvoir nous surveiller les uns les autres par un mécanisme à l’échelle du continent avec un mandat pour rappeler à l’ordre ceux qui sont défaillants et qui perturbent parfois une région toute entière. La bonne gouvernance limitera les capacités des narcotrafiquants, limitera les revendications séparatistes de certains comme le MNLA et veillera à empêcher la religion de se substituer à l’Etat dans nos pays qui restent des nations laïques.
Un Béninois a pris la tête d’une katiba pour remplacer un Nigérian au sein du Mujao. Vous vous sentez responsables de ce phénomène?
L’Aqmi a été créée à partir d’un Etat voisin du Mali (l’Algérie). Elle s’est mise alors à recruter des jeunes des pays voisins. Ce béninois dont vous parlez a gravi les échelons au sein de l’organisation terroriste. Mais il y a aussi des Togolais, des Sénégalais et même des Français! C’est pourquoi cette crise dépasse le loin le Mali et concerne le Sahel tout entier. Notre voisin, le Nigeria, est menacé par Boko Haram. Ces terroristes-là ont créé des cellules dormantes dans chacun de nos pays. C’est pourquoi j’ai tiré la sonnette d’alarme en me rendant dans toutes les capitales des pays membres du Conseil de Sécurité, au G8 et au G20. A Paris, François Hollande m’a écouté. Je suis là ici pour le remercier d’être intervenu. L’islam contre lequel on se bat, celui qui coupe les bras et les jambes des enfants, n’est pas le vrai islam. Notre responsabilité à cet égard est collective.
12 Commentaires
Saf
En Février, 2013 (02:17 AM)Bob
En Février, 2013 (02:35 AM)Vous devez plutôt reconnaitre votre impuissance et votre incompétence. On a des organisations comme l'Union Africaine et la CEDEAO qui ne servent à rien, ils n'ont jamais réglé de conflit.
Comme le disais le PBS " L'indépendance est encore une illusion" .......... Sans l'Occident on est rien, la faute à nos dirigeants .........
Dougha
En Février, 2013 (02:41 AM)Fierté Africaine
En Février, 2013 (02:45 AM)Julo
En Janvier, 2024 (01:05 AM)Peuls,
En Février, 2013 (08:32 AM)Moi224
En Février, 2013 (09:00 AM)Yaya Bonimenteur
En Février, 2013 (09:47 AM)L'humiliation que vous faites subir a vos populations respectives (toute l'Afrique subsaharienne )fait que vous devriez adopter plutôt un PROFIL BAS au lieu de faire des voyages a la con .vous êtes la malédiction de nos pseudo états,A QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON...
MR Sarkosy avait bien raison de dire QUE L'AFRIQUE NE VEUT PAS RENTRER DANS L'HISTOIRE
et les faits sont la .il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir .
PEUPLE D'AFRIQUE INDIGNEZ VOUS .les théoriciens du complot ,ces porteurs de pancartes,qui font l'apologie de la barbarie ,rendant si malaisée la propagation de l'optimisme,révèle le malheur de nos contemporains,qui bien loin de repousser les littératures de désespoir ,s'y complaisent involontairement et y trouvent une volupté secrète
Fierte ?
En Février, 2013 (10:27 AM)Père Siffleur
En Février, 2013 (10:34 AM)Voilà le genre de propos qui a le don de m'énerver au plus haut point !!! Il y en a marre de ces abrutis de présidents africains qui, une fois qu'ils ont accédé au pouvoir, ne se préoccupent plus que de plaire aux dirigeants occidentaux, s'en foutent (comme de leur 1er slip) de ce que pensent les Africains (qui les ont élus pour les servir) mais sont toujours prompts à mettre tout le poids de leurs erreurs et de leurs échecs sur le dos de "l'Afrique".
Macky Sall, Blaise Compaoré, Alassane Ouattara, Yayi Boni, ... sont les meilleures illustrations de ce je dénonce (uniquement préoccupés de jouer les 1ers de la classe auprès des dirigeants français et autres occidentaux)
Avant de vouloir faire culpabiliser l'Afrique, Yayi Boni s'est-il demandé qui, parmi les chefs d'Etats africains concernés, a consulté son peuple (ne serait-ce qu'à travers la représentation nationale) sur cette affaire du Mali ?
De plus, la meilleure manière d'éviter ce qui s'est passé au Mali n'est-elle pas de mieux faire le travail qui leur incombent ? Si les autorités élues au Mali s'étaient mieux occupés de leur pays tout cela ne serait pas arrivé.
Joobajubba
En Février, 2013 (11:18 AM)Beeg
En Février, 2013 (11:35 AM)@mes Con Cierges
En Février, 2013 (13:02 PM)Participer à la Discussion