Dakar, 23 oct (APS) - Une récession en Europe ou aux Etats-Unis ‘’aura des conséquences négatives’’ sur les transactions immobilières des émigrés sénégalais, prédit sur le site de la Banque mondiale/Sénégal, Mamadou Karim Diop, un des administrateurs et directeur de la Société d’aménagement et de gestion d’équipements fonciers (SAGEF).
“En général, selon que le dollar se déprécie ou s’apprécie par rapport à l’Euro, le profil de notre clientèle émigrée change en faveur de l’Europe ou des Etats-Unis, mais si la récession s’installe aux Etats-Unis et en Europe, il est clair que cela aura des conséquences négatives, à moyen terme, sur les transactions immobilières de notre portefeuille émigré”, soutient-il.
De nombreux observateurs pensent qu’en grevant le portefeuille des émigrés sénégalais, la récession économique déteindra alors sur les investissements dans l’immobilier à cause de la diminution des fonds transférés.
En effet, explique M. Diop, citant le dernier rapport de la BAD, 30% du milliard d’Euros transférés au Sénégal sont affectés au secteur de l’immobilier’’, notamment pour le remboursement du crédit, la construction, le paiement de loyers.
‘’A terme, nous pensons que la crise financière internationale va affecter le Sénégal et nous nous préparons, en interne, pour y faire face en renforçant la qualité de nos informations financières et notre certification qualité’’, assure tout de même Mamadou Karim Diop.
Selon lui, ‘’sans la crise, le secteur (immobilier) allait connaître un boom car les banques sénégalaises qui étaient très frileuses dans l’octroi de crédits immobiliers pour l’habitat social, sont en train de changer grâce à la concurrence née avec l’irruption dans le marché financier de nouvelles banques qui sont obligées d’avoir une politique hardie envers la clientèle pour gagner des parts de marchés’’.
Mais crise ou pas, le patron de SAGEF prévient qu’il y aura crash dans l’immobilier de standing à Dakar ‘’car la bulle spéculative née de la crise ivoirienne et de la spéculation des agences immobilières, va éclater’’.
Selon les explications avancées, les gens ont construit pendant la flambée de la demande, mais la plupart des chefs d’entreprises, cadres, etc., venus de Côte d’ivoire sont retournés dans ce pays ou sont rentrés en France et déjà l’offre du Grand Standing est devenue de loin supérieure à la demande.
Face à cette situation, Mamadou Karim Diop regrette l’absence de concertations entre les professionnels du secteur. ‘’Aujourd’hui, nous aurions du avoir des concertations pour analyser la situation et prévoir des solutions’’, estime t-il.
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