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La même menace pourrait expliquer l’asphyxie qui guette Bara Tall. En effet, les libéraux, décidés à rester encore au pouvoir pendant ‘cinquante ans’ comme ils l’ont proclamé, souffrent qu’un opérateur économique puissant et prospère ne soit pas aligné sur leurs positions. Leur déduction étant que s’il ne le fait pas, il finance, certainement, l’ennemi. Et puisque Idrissa seck qui doit adopter une posture de combat a besoin de moyens financiers, il va falloir casser tous ceux qui sont susceptibles de lui apporter un trésor de guerre. A y voir de plus près, le choix fait sur Seck n’est pas anodin. En effet, de tous les leaders politiques de ce pays, celui que le régime libéral craint le plus, même s’il le déclare politiquement mort, c’est Idrissa Seck. Qui a montré toutes ses capacités de nuisance en leur enseignant que dans une lutte, chacun se bat avec les armes dont il dispose. En effet, Wade semble être insensible aux méthodes de combats jusqu’ici usitées par les leaders de l’opposition tels que Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Bathily, Dansokho, etc. Donc, à leurs yeux, il est clair que si Idrissa Seck doit déterrer la hache de guerre, il n’est pas question qu’il dispose d’argent pour mener son combat. Parce qu’ils estiment, dans leurs plans, que quand on n’a pas d’argent, on ne peut pas être efficace en politique. Et un homme d’affaires de la trempe de Pierre Aïm, qui apparaît comme un spécialiste de l’investissement sur les hommes politiques de l’opposition en Afrique, serait susceptible de l’armer. Ce qui étaye cette thèse, c’est qu’en plein conflit entre Wade et Idy, l’homme d’affaire français a été l’un des rares conseillers de Wade à refuser de prendre position contre le maire de Thiès. Et, adoptant la doctrine de Georges Bush qui veut que ‘tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous’, les libéraux ont sans doute jugé qu’Aïm n’est plus de leur bord et qu’il était forcément avec Idy. Ils craignent ainsi une jonction entre les deux hommes. Seck veut de l’argent pour réaliser ses ambitions politiques. Aïm, très connecté aux réseaux financiers internationaux, est capable de lui en procurer. C’est pourquoi, le pouvoir chercherait, au-delà de l’affaire de la fraude sur le sucre, à vouloir le mettre hors d’état de nuire. Ainsi, malgré le fait qu’il a transigé, il devrait donner des gages et rassurer les libéraux afin de poursuivre tranquillement ses activités aux Sénégal.
Toutes proportions gardées, c’est le même modus operandi qui a été mis en branle contre Bara Tall et Abdoulaye Sally Sall. Le premier est soupçonné de procurer de l’argent frais au maire de Thiès. Ce qui lui a valu un séjour en prison, une mise à l’écart dans de grands marchés de l’Etat - bien qu’il soit mieux disant - et lui vaut encore le non-paiement d’une dette chiffrée à une dizaine de milliards.
Quant à Abdoulaye Sally, ses connexions, réelles ou supposées, avec Macky Sall lui ont valu des déboires. Le pouvoir l’accusant de financer les activités de Macky Sall.
L’un dans l’autre, la tactique du pouvoir est claire : couper les adversaires gênants de leurs (prétendus ?) soutiens financiers en les liquidant les uns après les autres.
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