L’utilité des sachets en plastique dans les ménages cache mal leur caractère nocif pour l’environnement, par conséquent pour la santé humaine et animale. Ce problème étouffe la banlieue. Kanal150 a effectué un état des lieux à Pikine, Guédiawaye, Golf Sud et aux Parcelles assainies.
Cinq millions de sachets en plastique sont utilisés tous les jours au Sénégal. Jetés dans la nature, après usage, ces objets non biodégradables mettent en moyenne 400 ans avant de se détériorer complètement. Conséquence, selon la conseillère au ministère de l’Environnement, Marie Laure Robert, qui a révélé les chiffres en 2009 : encombrement de l’espace public, perturbation d’échange d’air et de nombreuses maladies causées indirectement…
A Pikine, Guédiawaye, Golf Sud et aux Parcelles assainies, le constat est le même, qui inquiète les défenseurs de l’environnement. Les sachets et autres objets en plastique étouffent la banlieue et, selon les spécialistes de l’environnement, menacent la santé des populations.
Au regard de la désinvolture avec laquelle ces différents objets non biodégradables sont jetés dans la nature, l’on peut penser que les populations de ces localités sont peu conscientes du danger qui plane au-dessus de leur tête. Les rues, les devantures de magasins, d’ateliers ou de maisons, dans les allées des différents marchés traversés, le plastique s’est complètement fondu dans le décor. Presque personne ne remarque rien.
A Pikine-est, le sol a fini d’engloutir une bonne partie des sachets déjà utilisés. Totalement ou partiellement, le bout des objets flottant au gré du vent. Un peu plus loin, à Pikine-Nord, les sacs en plastiques jonchent la chaussée, s’ils ne se mélangent avec les eaux souillées déversées par les populations.
A Tally Boubess, toujours à Pikine, le décor n’est pas plus reluisant. Des bidons en plastique, des tasses jetables sont abandonnés sur le parcours des véhicules et autres moyens de locomotion. Au marché «syndicat», les agressions contre l’environnement sont plus perceptibles. Les caniveaux servent autant pour l’évacuation des eaux usées que le dépôt d’objets en plastique.
Le même tableau, à quelques détails près, peut être reproduit à Guédiawaye, Golf Sud ou aux Parcelles Assainies, des zones que nous avons visitées après l’étape de Pikine.
A ce rythme, la dégradation de l’environnement risque de s’accentuer progressivement. Dès lors pour Ndiawar Diop, un cadre pikinois spécialisé dans des questions environnementales et de développement local, il urge de prendre des mesures pour freiner le fléau.
Il préconise un «remplacement de ces sachets par des emballages en papier dégradable, qui ne puisse pas nuire à la santé de l’homme et impacter négativement sur le milieu humain, sur l’environnement».
Plus largement, M. Diop propose un «centre d’enfouissement technique», un programme de sensibilisation des «populations à l’adoption de bons comportements» afin qu’elles ne jettent plus les sachets dans la rue après usage, mais dans les poubelles. «C’est le seul moyen de préserver l’environnement et la santé humaine», a conclu Ndiawar Diop.
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