La liste macabre des victimes de la route s’allonge malheureusement davantage dans la région de Tambacounda. Sous les coups de 2 h 30 ce matin du samedi 20 septembre, le car de l’équipe de football de Gadiaga de Bakel a violemment heurté un gros porteur en stationnement. Il y a eu un mort (le président du club) et huit blessés graves.
La route a encore tué samedi dernier, 20 septembre. De retour d’un match de football livré à Kaolack, le car transportant les joueurs de l’équipe de football de D3 Gadiaga de Bakel, a violemment heurté sous les coups de 2h 30, un camion malien en stationnement pour des raisons d’ennuis mécaniques et sans balises, sur le bas côté droit de la Nationale 1, à la hauteur du village de Boynguel, racontent des sources dignes de foi. Il y a eu un mort, le président du club, et huit blessés graves dont quatre nécessitant une évacuation sur Dakar. Parmi les blessés, figurent deux gendarmes, si l’on en croit le gouverneur de la région allé au chevet des blessés.
L’évacuation par voie aérienne des blessés semble avoir un moment posé problème. L’aéroport de Tambacounda, depuis la fermeture de la saison de chasse, n’est plus fréquenté par Air Sénégal International. Les rotations militaires se comptent aussi sur le bout des doigts et le petit aéronef de l’Ong Française « Aviation sans frontière » nécessaire pour se faire serait encore cloué à Dakar depuis quelques semaines. Les formalités administratives requises pour ce genre d’évacuations et les engagements du conseil régional poseraient problème. Triste sort des populations laborieuses de la région de Tambacounda.
Pour l’heure les conjectures vont bon train, qui pour pointer un doigt accusateur sur les pouvoirs publics qui auraient laissé faire régner une anarchie sans précédent de la part des milliers de camionneurs qui traversent la région, qui pour évoquer l’incroyable indiscipline de bon nombre de chauffeurs qui foulent du pied les règles élémentaires du code de la route. Au mois de juin dernier, un camion avait, dans la ville même de Tambacounda, tué deux jeunes apprentis. Auparavent, à la hauteur des villages de Sinthiou Malème et Koumpentoum, d’autres gros porteurs y avaient brutalement arraché à l’affection des leurs, de pauvres citoyens sans défense.
Un élève sera aussi écrasé sur l’axe Tambacounda- Bakel, puis un enfant de 5ans à Kothiary, suivi d’un pauvre boulanger du même village, lui a été complètement broyé par un camion. Il y a plus qu’une urgence signalée par rapport au comportement des camionneurs.
Deux avions finalement mobilisés en fin de journée
Les tractations du gouverneur de la région de Tambacounda pour l’évacuation sur Dakar par voie aérienne des blessés graves, ont pu fort heureusement aboutir avec la mise à disposition de deux avions. Le premier, affrété par le Comité national de normalisation du football (Cnf) a décollé de l’aéroport de Tambacounda en début de soirée. Il avait à son bord les deux joueurs sérieusement atteints. Ils seront internés, dit-on, à l’hôpital général de Grand Yoff et que les soins seraient pris en charge par l’instance dirigeante du football national.
Quant aux deux autres blessés, des hommes en bleu qui étaient avec les joueurs à bord du car, ils le seront ce dimanche (hier), si l’on en croit le gouverneur de région qui n’a ménagé aucun effort pour réussir ce pari. L’aéronef de « Aviation sans frontière » aurait bénéficié d’une dérogation spéciale pour être mobilisé par le haut commandement de la gendarmerie nationale. Depuis l’après-midi du samedi déjà, il était dans la capitale orientale.
L’un des gendarmes ne pouvait faire le voyage compte tenu de son état et de la nature des soins qu’il recevait, précise une source digne de foi. Le gouverneur Cheikh Tidiane Dieng soutiendra avoir pu joindre le directeur de cabinet du ministre en charge des sports qui aurait promis que Bacar Dia ainsi que les responsables du Comité national de normalisation iront rendre visite aux blessés et leur apporter tout le soutien nécessaire. Une information qui a mis du baume aux cœurs meurtris des sportifs de la région de Tambacounda qui ont encore des larmes aux yeux suite au décès du président du club qui sera porté en terre ce dimanche.
Pour rappel, un autre club de la capitale orientale avait subi le même sort, il y a trois saisons. Il avait perdu trois de ses membres dont un joueur. Des drames qui remettent au goût du jour la récurrente problématique des conditions de déplacement des clubs des régions périphériques contraints de voyager nuitamment, compte tenu des distances et des moyens financiers dérisoires dont ils disposent.
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