Originaire de la région de Tambacounda, Mariétou Sissokho, consciente de l'importance de la chanson dans sa culture et du sublime timbre de sa voix, s’est lancée dans la musique et perpétue ainsi l'art des siens. Si la musique mandingue lui réussit, le mariage lui, par contre, ne lui fait aucun cadeau. Sur ces lignes, elle revient non seulement sur sa musique, mais également ses nombreux mariages et divorces.
Comment présenteriez-vous Marietou Sissokho ?
Mariètou Sissokho est la petite fille de la grande diva de la musique mandingue, feue Fatou Sakho. Elle est aussi la digne héritière de cette icône qui a eu à écrire les lettres de noblesse de la musique mandingue partout dans le monde, avec une participation remarquable dans la production «Les quatre femmes dans le vent». Mariètou Sissokho est une jeune chanteuse qui est sur les traces de sa grand-mère. Laquelle est son idole et son repère.
Que représente la musique pour vous ?
La musique représente beaucoup de choses pour moi. C’est à travers elle que je m’épanouis et que je rends le sourire aux autres. La musique est comme un remède, elle enlève le stress. C’est aussi à travers elle que je véhicule des messages en vue de sensibiliser les populations. La musique est quelque chose de sacré, je ressens beaucoup de plaisir en chantant, plus même que celui qui l’écoute. C’est pour moi un immense plaisir de faire de la musique. C’est la raison pour laquelle le musicien doit donner à la musique sa vraie valeur.
Vous êtes plutôt effacée sur la scène musicale sénégalaise. Vous avez du mal à vous imposer, pourquoi ?
Effacée non, discrète et modeste oui. Il faudra que vous sachiez que c’est petit à petit que l’oiseau fait son nid. Je ne suis pas pressée, il me reste beaucoup de chose à faire, beaucoup de chose à prouver. Je dis toujours que l’artiste doit être modeste, il doit toujours se demander si réellement les gens le connaissent ou pas. Rien n’est jamais acquis et c’est étape par étape qu’on atteint son but. C’est pourquoi, moi, Mariètou, je prône toujours la modestie. Je ne force pas les choses. Ça va venir naturellement.
Est-ce que la musique mandingue se vend bien au Sénégal où le Mbalax est roi ?
Il y a des gens qui l’écoutent, qui adorent le style musical, la sonorité pour certains et les paroles pour d’autres. Mais, je suis de ceux qui pensent qu’on ne la consomme pas beaucoup au Sénégal. Sur 10 chansons mises par les radios, une seule d’entre elles est mandingue, donc il faudra faire connaître aux auditeurs un peu plus cette musique. C’est pourquoi je suis venue en tant que digne héritière, ambassadrice de la musique mandingue, représenter cette culture, défendre cette musique afin de faire comprendre aux Mandingues qui sont dans ce pays qu’ils ont leur part dans la musique. Il faut simplement donner de la valeur à la musique mandingue.
Mais pourquoi donc orienter votre style musical vers le Mbalax ?
Vous savez, les goûts et les couleurs ne se disputent pas. Chaque personne a ses préférences. Il y en a celles qui aiment écouter du Jazz, d’autres du Zouk ou du Mbalax, entre autres styles musicaux. Ainsi, pour atteindre un auditoire plus large, j’ai mélangé la musique Mandingue à des rythmes Reggae, Zouk, Mbalax, etc. C'est-à-dire que j’ai fait de mon style musical un mélange de musique traditionnelle et de musique moderne. La musique est large, donc il fallait qu’on prenne en compte aussi bien la jeune génération que la vieille génération.
D’aucuns disent que ce style ne vous sied pas ? Que vous chantez faux ? Avez-vous vraiment fait le bon choix ?
J’aime bien qu’on me critique, car c’est ce qui me permet d’avancer. Je ne fais pas du Mbalax pur et dur, je ne le peux même pas. J’ose mélanger différents styles parce que le public, mes fans, le demandent. Et à ce que je sache, je chante pour eux. C’est uniquement pour rendre hommage aux gens qui m’écoutent que je fais du Mbalax. Les gens doivent savoir que je suis à mes débuts et que personne ne s’est levée du jour au lendemain pour réussir. Les critiques sont pour moi des leçons qui me permettront de savoir la prochaine fois où mettre les pieds. Mais sachez qu’avant tout, je défends la culture mandingue. Je ne fais que suivre les pas de ma grand-mère, c’est-à-dire faire en sorte de moderniser la musique mandingue.
Ce besoin de mélanger le traditionnel et le moderne a-t-il un lien avec votre métamorphose, notamment dans votre look ?
Cela n’a rien à voir. C’est juste que, dès fois, pour satisfaire nos fans, on doit se plier à leurs exigences, «And ak Jamono» (suivre la tendance du moment). Et je ne peux pas tout le temps me mettre en grand-boubou. On a besoin, quand on donne des concerts, surtout en plein air, de porter quelque chose d’adéquat pour être conforme avec le public. Quand on est devant les jeunes, on doit se mettre dans leur peau. S’habiller comme ils le demandent, mais décemment. Je ne suis pas une vieille dame, mon habillement, c’est le style musical qui l’exige. Mais je mets des cheveux naturels comme tout le monde. Et quand les circonstances sont réunies, je porte des jeans et des bodies, ainsi que des vestes tailleurs. Moi, Mariètou fuñu ma wo ma wuyuleen (partout où on m’attends, je réponds présente). Il faut quand même qu’on fasse bon usage devant nos spectateurs.
Comment Mariétou Cissokho gère sa vie de chanteuse en tant que femme ? Est-ce possible d’être une femme du showbiz et une épouse ?
C’est la même chose, c’est indissociable. Et si on essaie de les séparer, on se plante. Faudra juste se mettre dans la tête qu’avant d’être artiste, on est femme d’abord. Je suis mère de famille, j’ai deux enfants et le comportement que j’ai chez moi, devant mes enfants, est le même que celui que je montre en dehors de la sphère familiale. Que ce soit à la maison, dans la rue, il faut toujours donner le bon exemple. Il ne faut jamais tricher. Le showbiz n’empêche en rien de se consacrer à sa vie de famille, à son statut d’épouse et de mère. Le seul hic, c’est que dés fois, on est obligé de sortir la nuit pour des prestations. A part cela, il n’y a pas de décalage entre les deux vies. La musique ne nous empêche pas de vivre en famille, de nous consacrer à notre ménage.
Alors pourquoi le mariage ne vous réussit pas, jusqu’ici ?
Non ! Ça n’a rien à voir. Mon divorce n’a rien à voir avec mon métier. Le divorce est seulement visible du côté des artistes, mais il y a pas mal de couples dans ce pays qui se séparent sans qu’on ne parle d’eux. Le divorce, ça relève de la volonté de Dieu. Donc, ce n’est pas parce que les artistes ne peuvent pas durer dans leur ménage. Il ne faut quand même pas taxer les femmes qui sont dans le showbiz de mauvaises épouses. Le désir de chaque femme, c’est d’être dans un ménage, à côte de son mari et gérer son foyer. Tout ce qui peut arriver entre temps relève de la volonté de Dieu.
Votre divorce a été sur toutes les lèvres, envisagez-vous de vous remarier ?
Bien sûr que oui ! Se marier, c’est le rêve de toute femme. Une femme ne peut pas rester sans se marier. C’est une façon, pour nous, de rendre grâce à Dieu. Mais, avant d’entrer dans une nouvelle relation, il faut s’assurer que c’est le bon mari et qu’une fois remariée, on ne pourra pas en ressortir. «Sey ba dé rek» (se marier à vie).
Que cherchez-vous chez un homme ? Comment présenteriez-vous votre futur mari ?
Vous savez, j’ai eu à me marier plusieurs fois, dou ben du ñaar (ce n’est ni une fois ni deux fois). Et c’est l’occasion pour moi de remercier mes ex-maris. Car ils étaient tous de très bon époux, mais Dieu a décidé que nos chemins devaient se séparer. Je souhaite que mon prochain époux soit quelqu’un aux côtés de qui je pourrai mourir. Qu’il soit une personne attentionnée, aimante, compréhensive, pieuse et qui me fera confiance. Quelqu’un qui sache la valeur de la femme.
Plusieurs mariages et divorces, n’avez-vous pas peur d’être traitée de «Aay gaaf»
Que les gens parlent, disent ce qu’ils veulent, mais moi j’ai la conscience tranquille. Ludul sama jiko du ma meeti (les commérages ne me dérangent pas). Les gens s’intéressent à la vie des autres, mais le fait qu’on parle derrière mon dos ne me fait rien. De toute façon, Dieu sait et moi aussi je sais. Je suis quitte avec ma conscience. Je ne regarde pas derrière moi. Je regarde devant moi et c’est ce qui me permet d’avancer.
Des perspectives pour le nouvel an ?
Pour le nouvel an, j’ai beaucoup de programmes en vue. Je suis en train de préparer des tournées et des soirées. Mais, il y a aussi la préparation de mon troisième album. Je m’intéresse, cette fois-ci, aux cas sociaux et ça sera ma participation au développement du pays. Je veux surprendre les sénégalais, sortir là où ils m’attendaient le moins. Mon troisième album dont le titre sera une surprise montrera les différentes facettes de la chanteuse Mariètou Sissokho. J’ai beaucoup de choses à montrer aux sénégalais et ils seront surpris de voir ce dont Mariètou est capable.
25 Commentaires
Luneso
En Décembre, 2012 (21:27 PM)Cc
En Décembre, 2012 (21:30 PM)-
Hey boulnou bolléti si partis khousmandiape yi dé depuis quand le PDS est khousmandiape warnaléne motakh sén ki guéne yakar dou bokk bay falou espèce de cro-magnon.
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{comment_ads}Lizi
En Décembre, 2023 (08:13 AM)Monsieur Plus
En Décembre, 2012 (21:30 PM)Deum
En Décembre, 2012 (21:31 PM)Biiiiiiiiiii
En Décembre, 2012 (21:37 PM)Imam
En Décembre, 2012 (21:48 PM)je demande pardon a tout le monde.et bonne annèe.
Vie
En Décembre, 2012 (21:55 PM)Banquier
En Décembre, 2012 (21:56 PM)Je la respecte beaucoup pour sa correction et sa modestie.Le témoignage respectueux qu'elle fait sur ses anciens époux en disent long sur sa bonne éducation.
Bonne continuation MARIETOU.
Kim
En Décembre, 2012 (22:17 PM)Yakha Mbaye
En Décembre, 2012 (22:59 PM)Mari/tou
En Décembre, 2012 (08:33 AM)Xxl
En Décembre, 2012 (10:24 AM)Wa Tamba
En Décembre, 2012 (11:59 AM)Negrito
En Décembre, 2012 (13:30 PM)Sowene
En Décembre, 2012 (13:40 PM)voici mon nimoro de telefone 0032492516124
Armandoangrand
En Décembre, 2012 (14:04 PM)Astou
En Décembre, 2012 (15:08 PM)Abc
En Décembre, 2012 (16:34 PM)Koty Boy
En Décembre, 2012 (18:40 PM)Bon courage, rester digne comme une vraie mandingue.
Sahelienne
En Décembre, 2012 (18:48 PM)lessentiel boumou nek ndiaalo rek
on sen fou di compter ay mariage
Chamal
En Décembre, 2012 (20:37 PM)Kaolack Den Musso
En Décembre, 2012 (20:38 PM)Liimoom
En Décembre, 2012 (21:11 PM)Dior Oye
En Décembre, 2012 (21:46 PM)Mary
En Décembre, 2012 (22:42 PM)Participer à la Discussion