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Nouveau statut des greffiers, indemnité de participation à la judicature et privilège de juridiction, telles sont les revendications pour lesquelles les travailleurs de la justice décrètent trois jours de grève, à compter de ce mardi, sur toute l'étendue du territoire national.
Le front social de la justice est de nouveau en ébullition, avec le mouvement d'humeur de l'ensemble des travailleurs et acteurs. La justice sénégalaise se trouve ainsi dans la tourmente. En effet, les greffiers ont décrété un mot d'ordre de 72 heures sur l'ensemble du territoire national. Ce mouvement d'humeur est pour réclamer l'application du protocole d'accord signé avec le gouvernement, le 5 juin 2009. Même si des revendications ont été satisfaites, il n'en demeure pas moins que des points restent encore à être satisfaits. Et c'est ce qui a déclenché cette radicalisation des travailleurs de la justice qui décident de paralyser, à nouveau, la marche de la machine judiciaire.
Le Secrétaire général national du Syndicat des travailleurs de la justice, Me Ousmane Diagne, que nous avons trouvé en pleine réunion avec les membres du syndicat, au nouveau palais de justice de Dakar, estime que les revendications qui tardent à être satisfaites ont trait à l'indemnité de participation à la judicature. Relativement à cette doléance, il estime que les greffiers constituent le seul corps n'ayant pas bénéficié d'augmentation de salaire depuis l'Alternance. Le privilège de juridiction figure aussi sur la plate-forme revendicative des travailleurs de la justice.Ceci semble être une préoccupation pour ces derniers. Les travailleurs ne veulent plus que leurs collègues qui commettent des infractions dans l'exercice de leur fonction soient traduits devant ces juridictions où ils servent même. Ce faisant, ils demandent ce privilège de juridiction au même titre que les fonctionnaires judiciaires, tels que les avocats, les magistrats ainsi que les officiers judiciaires. Mais, Me Ousmane Diagne et ses camarades précisent que le privilège de juridiction ne signifie pas ‘impunité pour les travailleurs de la justice’.
Avec cette grève de trois jours qui va favoriser un ralenti dans le fonctionnement de la justice, le Sytjust déplorent, tout de même, les ‘répercussions désastreuses’ du mouvement d'humeur pour les justiciables : blocage dans la délivrance de casiers judiciaires et de certificats de nationalité ; renvoi des audiences ; prolongation du séjour carcéral des détenus, entre autres. Au sortir de cette seconde phase du deuxième plan d'action, les travailleurs promettent de passer à la vitesse supérieure, s'ils n'obtiennent pas gain de cause.
Par ailleurs, le Syndicat des travailleurs de la justice soutient l'Union des magistrats du Sénégal (Ums) dans son combat pour l'indépendance de la justice. Et selon nos sources, des négociations entre les membres du syndicat et le gouvernement se dessinent à l'horizon, avec notamment le bureau exécutif qui doit rencontrer le ministre du Travail, selon la confidence faite par le secrètaire général national du Sytjust, Me Ousmane Diagne.
2 Commentaires
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En Mai, 2011 (09:49 AM)Punusher
En Mai, 2011 (20:33 PM)Participer à la Discussion