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Après le "Goudi town", qui a défrayé la chronique en 2008, et le phénomène des «homosexuels», c'est la diffusion de l’élection "Miss Jongoma", un label Moïse Ambroise Gomis, qui cristallise la colère des imams.
Réuni en conférence de presse, jeudi 12 juillet à la mosquée An-Nour, face à Jet d'eau de la Sicap, le Comité de défense des valeurs morales au Sénégal (Cdvms), qui regroupe une dizaine d'associations religieuses et de mouvements féminins, est largement revenu sur le concours "Miss Jongoma". Cette manifestation qualifiée de perverse, diffusée sur "Sen Tv", hante le sommeil des religieux. Aussi, ceux-ci ont-ils manifesté leur farouche opposition audit concours.
L’imam Bamba Sall, président de la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal (Lips), estime que «cette émission est obscène et tendancieuse». Selon lui, «"Miss Jongoma" et les autres programmes de la sorte doivent disparaître». Et le prêcheur se veut formel : «Nous ne laisserons pas une petite minorité, mal intentionnée, détruire notre société». Et pour que la pudeur et les bonnes mœurs aient un sens au Sénégal, «par tous les moyens, nous nous opposerons à eux, car il est des moments où tout silence devient coupable», martèle-il.
L’imam Amath Dame Ndiaye, pour sa part, estime que ce combat n'est pas celui des religieux. De son point de vue, il s'agit simplement de combattre le mal, donc celui de tous les Sénégalais. Et de rappeler les propos du Sceau de l’Islam, le prophète Mohamed (PSL), qui disait que «combattre un mal est une obligation divine». Lui aussi n’y est pas allé de main morte pour avertir ceux qu’il considère comme des impies : «Nous sommes sur le pied de guerre contre "Miss Jongoma", nous nous opposerons à tous ceux qui veulent détruire la morale des gens». L’imam Dame Ndiaye avertit : «Si la chaîne diffuse la finale de "Miss Jongoma", annoncée pour aujourd’hui (ndlr : vendredi 13 juillet 2012), nous organiseront une marche populaire et, s'il le faut, assiéger les locaux de la Sen Tv».
Me Masokhna Kane, pour sa part, a souligné que, malgré l'opposition des chefs religieux chrétiens et musulmans, à travers des communiqués de presse et des plaintes adressées au Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra), la chaîne continue à diffuser "Miss Jongoma" après une interruption de plus d'une décennie. «Nous voulons que la loi soit respectée, puisque la Constitution protège nos valeurs», a-t-il martelé.
Serigne Bassirou Mbacké, qui dirige un mouvement pour la préservation des bonnes mœurs, a indiqué que «durant toute sa carrière, Moise Ambroise Gomis n'a fait que détruire la morale». Revenant sur son attaque à l’encontre des religieux, Serigne Bassirou Mbacké a fait savoir que «Moise Ambroise Gomis est à court d'arguments».