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Seulement, les chefs d'entreprise du Btp interrogés déclarent être restés sur leur faim. Ils jugent ‘très timides’, à la limite même ‘dérisoires’, les montants qui leur sont payés. D'autres soutiennent n'avoir pas encore vu la couleur de l'argent. A quinze jours de l'échéance fixée au 31 janvier 2009 par le chef de l'Etat, ils déplorent ’le très faible niveau d'apurement de la dette qui est de moins de 10 % des créances à libérer par rapport à la consistance des créances, c'est-à-dire à l'importance de la somme globale de la dette intérieure’.
D'ailleurs, sur ce point précis, les chefs d'entreprise du Btp demandent au ministère de l'Economie et des Finances de les informer sur l'état d'apurement de la dette. Ils disent attendre de l'argentier de l'Etat une communication sur les entreprises qui ont été payées et les montants libérés. Ils se plaignent aussi des lenteurs qu'ils déclarent avoir constatées dans les procédures de liquidation et du traitement ‘discriminatoire’ de la dette.
Le montant de la dette intérieure fait l'objet de débats contradictoires dans les milieux économiques, d'affaires, politiques et médiatiques. Tout le monde s'interroge sur le montant de la dette. Des chiffres ont été avancés de partout. Si certains l'estiment à 300 milliards de francs Cfa, d'autres plus. L'Etat l'arrête à 174 milliards de francs. Le ministre d'Etat, ministre de l'Economie et des Finances avait d'ailleurs profité de son passage à l'Assemblée nationale, à l'occasion du vote de la loi de finances rectificative 2008, pour apporter un coup de projecteur sur le montant de la dette intérieure du Sénégal. Abdoulaye Diop qui l'a rangée dans la catégorie de la dette flottante, l'a arrêtée à 174 milliards de francs Cfa. Un montant que l'Etat peine à mobiliser en raison de ses difficultés de trésorerie.
Une bouffée d'oxygène est, par la suite, venue de la France. Ce principal bailleur de fonds du Sénégal a, en effet, consenti à l'Etat un prêt de 82 milliards de francs Cfa pour aider le pays de la ‘Teranga’ (hospitalité légendaire) à éponger sa dette intérieure. L'argent devait être débloqué par l'Agence française de développement (Afd) en deux tranches. La première est déjà dans les caisses de l'Etat. Et le Trésor attend de recevoir la seconde tranche.
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