Les plages sont mortelles. Les statistiques disponibles entre 1997 et 2006 affichent au compteur près de 1000 morts par noyade. Ces chiffres ont été révélés hier, mercredi 1er août, par le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom qui répondait à la question d’actualité posée par le député Abdou Latif Guèye relative aux cas de noyades récurrents durant la période des vacances scolaires
Les statistiques sont parlantes. Près de 1000 morts par noyade (exactement 979 cas de décès et 478 personnes sauvées, ce qui fait un total de 1457 victimes de noyade) entre 1997 et 2006. Mieux, du 4 juin dernier, date de la mise en place du dispositif annuel de surveillance des plages, par le ministère de l’Intérieur, au 15 juillet, 39 cas de décès et 11 personnes sauvées ont été enregistrés sur les 50 victimes.
Dakar se taille ainsi la part du lion avec 70% des cas décès, suivi de Thiès et de Saint-Louis, avec respectivement 12% et 10% des victimes. Nos plages, surtout interdites à la baignade, se transforment en tombeaux pour ces jeunes écoliers et lycéens qui veulent noyer le stress, accumulé durant 9 à 10 mois d’année scolaire ou universitaire, dans les vagues souvent mortelles de l’Atlantique.
Une brigade des Plages
Ces statistiques « macabres » ont été révélées par le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom qui faisait face aux députés hier, mercredi 1er août, pour répondre à une question d’actualité que lui a adressée l’élu Abdou Latif Guèye, relative aux cas de noyades récurrents durant la période des vacances scolaires. Il précise que pour ces trois dernières années (2004-2005) les statistiques font ressortir 431 victimes dont 344 morts et 97 personnes sauvées. « Toutes ces victimes sont souvent des jeunes et la plupart se sont noyés au niveau des plages interdites », souligne-t-il.
Dans le souci de maîtriser les noyades, le gouvernement a envisagé un certain nombre de mesures, parmi lesquelles, la mise sur pied d’une Brigade Des Plages. Des forces de sécurité seront déployées au niveau des plages où elles vont effectuer des descentes permanentes. Ces opérations coup de poing ont pour finalité, selon le Ministre de l’Intérieur, de veiller à l’application stricte des mesures qui seront préconisées dans les tout prochains jours. L’Etat compte aussi pré-positionner des Sapeurs pompiers sur les plages autorisées. Il envisage aussi de mobiliser des Volontaires du Service Civique et de la Protection Civile en vue de renforcer, au besoin, les effectifs des serventois de baignade recrutés par les communes ou les actions de sensibilisation.
Conseil Inter-ministériel sur les noyades
Certes, le ministère de l’Intérieur est le point focal dans la lutte contre les baignades dans les plages interdites, mais Me Ousmane Ngom ne pense pas moins que c’est une affaire de tous. C’est pourquoi il a sollicité et obtenu du Premier ministre la tenue d’un conseil inter-ministériel sur la question des noyades dans les zones de baignade et de traversée par embarcation. A cela vient s’ajouter une campagne d’information et de sensibilisation des populations sur la prévention des risques de noyades, avec le concours des médias, par diffusion des spots portant sur les mesures de prudence.
L’Implication des Collectivités locales
D’un autre côté, les Collectivités locales vont s’impliquer par la publication et l’affichage, notamment dans les lieux publics et privés, des arrêtés indiquant chaque année, les listes des plages autorisées et celles interdites à la baignade. Les premières sont au total, pour Dakar, de 17 plages, les secondes, de 18. Les Collectivités locales vont aussi recruter des maîtres nageurs et des surveillants de baignade. En tous les cas, le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur demande l’implication de tout le monde, à commencer par les parents et les leaders d’opinion.
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