Chaque année, 600 à 700 nouveaux cas d'enfants atteints de cancer sont enregistrés au Sénégal. Et 50 % de ces enfants meurent. Le Pr Claude Moreira, chef de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital Le Dantec et son équipe dont le projet d’aide aux enfants atteints de cancer a été sélectionné dans le cadre de la campagne 'Mon enfant, ma bataille', partent en croisade contre la tumeur chez les jeunes sujets.
Le cancer est la première cause de mortalité à Dakar pour la tranche d'âge 40 - 60 ans. Mais la tumeur n'épargne pas les enfants. Selon les statistiques livrées par le chef de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital Aristide Le Dantec, le Pr Claude Moreira, chaque année, 600 à 700 nouveaux cas de cancer chez les enfants sont enregistrés au Sénégal. Et 50 % de ces enfants meurent. D'où l'importance pour le chef du service de la Pédiatrie de l'hôpital Le Dantec de se constituer en rempart contre la tumeur chez les jeunes sujets. Un challenge énorme pour le Pr Claude Moreira et son équipe, dont le projet d’aide aux enfants atteints de cancer a été sélectionné dans le cadre de la campagne 'Mon enfant, ma bataille'. Il fait partie des dix projets sélectionnés à travers le monde.
'Le cancer est une maladie qui, à travers le monde, devient un problème de santé publique', a indiqué le Pr Moreira qui fait état hier, face à la presse, de 200 nouveaux cas dans le monde chaque année. L'intérêt, pour le cancer chez les enfants, dit-il, est que c'est une maladie qui se guérit. Contrairement aux adultes, la tumeur chez l'enfant évolue de manière très rapide. 'Deux à trois semaines seulement, contrairement au sujet adulte où le cancer met plusieurs mois dans sa progression', a expliqué Claude Moreira. Selon lui, le taux de guérison a atteint 75 % dans les pays développés. Situation qui contraste avec celle des pays sous-développés où il n'y a pratiquement pas de prise en charge des enfants atteints de cancer.
Chaque année, plus de 160 000 enfants sont confrontés au diagnostic de cancer et les estimations portent à 90 000 le nombre de ceux qui en mourront. Depuis cinq ans, 200 enfants atteints de cancer ont été traités à l’unité d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital Le Dantec, selon le Pr Moreira. Les cas les plus fréquents sont le cancer des reins et le cancer des ganglions, explique-t-il, annonçant un taux de guérison de 50 % pour les lymphomes et de 66 % pour les néphroblastomes. Ces résultats sont, dit-il, liés à une bonne implication du corps médical et paramédical dans le respect à appliquer les termes du protocole. Malheureusement, comme quatre enfants sur cinq atteints de cancer vivent dans des pays en développement où l’information, le diagnostic précoce, l’accès aux soins et aux traitements sont souvent difficiles, plus d’un enfant cancéreux sur deux en meurt.
Le problème majeur que rencontre le Pr Moreira dans la livraison des soins au sein de son unité, c'est l'arrivée tardive des enfants atteints de cancer. 'Souvent, les sujets nous arrivent au moment où la tumeur a largement gagné du terrain. Ce qui occasionne un taux de décès de 50 % chez les enfants'. L'autre moitié est scindée en deux groupes. Dans le premier groupe, on a à faire avec des enfants dont la tumeur est très agressive, nécessitant un traitement qui appelle une destruction complète de la moelle épinière. Le dernier, explique-t-il, on pense que le cancer est parti, mais il y a des rémissions : l'enfant fait des complications d'infection. 'C'est cette dernière qui fait que l'on se bat, car cela pose un problème d'environnement, des problèmes d'hygiène, etc.' Au sein de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital Le Dantec, 20 % des enfants hospitalisés viennent de la sous-région, renseigne le Pr Moreira.
Le projet d’aide aux enfants atteints du cancer de l'unité du Pr Moreira vise à améliorer les qualités de soins dans la prise en charge, à former le personnel et à aménager le service de façon à améliorer l'hygiène hospitalière. Ainsi, il devient urgent d’accroître la sensibilisation à la lutte contre cette maladie et d’encourager les actions d’information et de formation, particulièrement en matière de prévention, de dépistage précoce, de diagnostic et de traitement, afin d’induire des changements de comportement.
Chez les enfants, les causes du cancer sont difficiles à appréhender, mais, souligne Moreira, on connaît les facteurs génétiques. Le coût de la chimiothérapie d'un enfant atteint du cancer de ganglion pour une durée de quatre à six mois est évalué à un million de francs Cfa. Ce coût est de 750 mille francs pour un enfant atteint du cancer des reins pour la même durée. De son côté, le Pr Moreira tient un discours de santé publique en estimant que le montant de ce traitement n'est pas cher comparé à une éventuelle évacuation qui coûterait presque 6 millions.
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