Dans la lutte contre la déforestation, le Projet de gestion durable des énergies (Progede) entreprend une série de formation des exploitants forestiers. Les charbonniers s’initient à la technique d’utilisation de la meule casamançaise qui, dit-on, consomme moins de bois et accroît les rendements.
Va-t-on vers une baisse de l’exploitation abusive des forêts au Fouladou ? La réponse est apparemment positive au regard des activités du Progede sur le terrain. En effet, face à la coupe abusive des arbres pour en faire du charbon de bois, le projet de gestion durable des énergies invite les charbonniers à l’utilisation de la meule casamançaise en lieu et place de celle traditionnelle.
Pour le commandant Pape Assane Ndiour coordonnateur du Progede, «cette stratégie permet d’arrêter l’ancien système qui consistait à exploiter sans aucun souci de renouvellement de la ressource forestière». Ajouté à cela, le remplacement des arbres abattus doit impérativement se faire à partir d’un reboisement intense pour la sauvegarde de la faune et de la flore. Dans tous les cas, les forêts du Fouladou sont constamment agressées par l’action humaine comme ce fut le cas dans l’arrondissement de Médina Yoro Foulah. Même si les charbonniers et autres exploitants sont désignés coupables, l’agriculture y a beaucoup contribué. En ce sens que les agriculteurs immigrants dévastent des hectares de forêts pour faire des champs et créent des villages circonstanciels.
Par ailleurs, l’équipe du commandant Ndiour renforce les capacités des ruraux dans la lutte contre les feux de brousse. Les techniques d’aménagement des forêts coïncident avec la création des pare-feux autour et dans les villages. Pour l’heure, de larges campagnes de sensibilisation sont menées pour éviter la naissance de ces feux qui sont partis pour être un fléau à l’intérieur du département. Une campagne de formation des charbonniers à cet effet est entreprise pour une meilleure gestion rationnelle et efficace des ressources forestières. La méthode de cet outil consiste à mettre en place un four appelé meule, dans laquelle on superpose systématiquement du bois jusqu’à une certaine hauteur. Chaque superposition constitue un stère et le tout est enseveli de sable prenant le soin de laisser quelques poches d’aération. A en croire El Hadji Ndiaye, le formateur, «cette méthode de faire du charbon de bois est plus bénéfique et moins pénible pour les charbonniers, avec une durée minimale de brûlis». Car, renseigne M. Ndiaye, «avec une meule de 20 stères, on peut récolter plus de trois sacs de charbon en un temps record». Contrairement à la meule traditionnelle où le temps de travail est assez long avec un faible rendement après avoir utilisé trop de bois. Cette ancienne méthode de faire du charbon a accentué l’abattage des arbres avec comme corollaire, la disparition de certaines espèces arboricoles. Ainsi, pour pallier cette forme de travail, le Progede vient de former un peu plus de 300 charbonniers et exploitants forestiers. Ces hommes formés sont chargés d’appliquer cette nouvelle pratique sur le terrain, mais aussi d’assurer la sensibilisation auprès de leurs homologues. D’ailleurs, pour une exploitation rationnelle et judicieuse des forêts, des plans d’aménagement des terrains sont constitués. Il s’agit de diviser les forêts en massifs et à l’intérieur de ceux-ci, dégager des parcelles à exploiter. Chaque parcelle sera exploitée une seule fois sur les huit ans, le temps d’assurer la régénération de la flore.
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