Sacrifier Aminata Tall n’aurait pas été de trop, si cela pouvait permettre à Me Wade d’avoir Amath Dansokho à ses côtés. Mais aussi de voir la dynamique unitaire de l’opposition entamée. C’est d’ailleurs pourquoi, le Pape du Sopi a proposé à Amath Dansokho, par personne interposée, le ministère chargé des collectivités locales, avant de déléguer un chef religieux. Mais Dansokho n’a pas cédé à la pression. L’information sur des audiences que Me Wade a accordées à des personnalités politiques est bien connue des Sénégalais. Mais ce que nos compatriotes ne savent pas, c’est ce que le président de la République a bien pu dire à ces hommes. Et bien, c’est devenu maintenant un secret de polichinelle. Me Wade, dans sa campagne de déstabilisation de la large coalition de l’opposition, est «allé jusqu’à proposer le poste de ministre chargé des collectivités locales à Amath Dansokho». Et voyant que le leader du Pit n’est pas tombé dans le piège, le président de la République a demandé à un chef religieux de la place, d’intercéder en sa faveur, et de convaincre le bonhomme. Ce que ce dernier a tenté. Mais en vain, car M. Dansokho a compris que ce poste n’est rien d’autre qu’un cadeau piégé, visant à détruire la dynamique unitaire de la large coalition de l’opposition, dont il est une pièce importante. C’est pourquoi il ne l’a pas l’accepté. Interrogé sur cette information M. Amath Dansokho l’a confirmée, tout en ne manquant pas de souligner que «c’est par personne interposée qu’il m’a fait la proposition». Il a aussi tenu à préciser que l’histoire s’est déroulée bien avant le remaniement ministériel. Mais ce qu’il n’a pas raconté, c’est sa rencontre avec le chef religieux délégué par Me Wade. Arrivé chez ce chef religieux, dont nous tairons le nom, M. Dansokho a été surpris, quand le marabout lui a demandé dès son retour à Dakar, d’aller voir Me Wade et d’accepter le poste d’Aminata Tall, pour l’intérêt du Sénégal. Très lucide, le leader des «cocos de Khar yalla», a expliqué au marabout que s’il accepte ce poste, il ne sera plus le leader du Pit, encore moins le coordonnateur du Cadre permanent de concertation de l’opposition (Cpc). Car au niveau du Pit, toutes les décisions sont prises qu’après avoir été débattues en interne. Il lui a demandé de lui laisser le temps d’aller en discuter avec ses camarades. Depuis ce jour, il ne l’a pas revu.
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