Radio France Internationale déploie les grands moyens pour cette CAN 2006. La radio vous propose de vous faire vivre l’événement de l’intérieur chaque jour. Philippe Zyckraf, reporter de RFI, nous parle du dispositif depuis l’Egypte.
Philippe Zyckgraf, quelle est la météo et l’ambiance en Egypte pour cette CAN ? La chance sur RFI, c’est d’avoir cette connaissance de l’Afrique et de la CAN… Quelle va être la touche spécifique à RFI par rapport aux autres médias diffusant la CAN ? Vous avez fait appel à un chroniqueur prestigieux… Vous qui avez vécu huit Coupes d’Afrique des Nations, avez-vous ressenti une forte progression du niveau ? Pour le travail, est-ce que la CAN reste à part ?Avec huit Coupes d’Afrique à son actif, Philippe Zyckgraf est un des plus grands spécialistes du football africain. 20 ans après sa première CAN, en Egypte, le reporter de RFI est arrivé voici plusieurs jours au Caire. Il se prépare à une CAN spectaculaire et épuisante. Mais c’est avec beaucoup de bonheur qu’il espère faire partager à un maximum d’auditeurs à travers le monde son amour du continent noir.
Il ne fait pas trop chaud le soir. L’après-midi, c’est agréable, il fait soleil, 20-22 degrés, mais le soir il fera 8-10 degrés pas plus. Ce sera bien pour les joueurs. Les stades seront pleins pour les matchs de l’Egypte, mais pas les autres. C’est en général comme ça en Afrique. C’était un peu différent en Afrique noire où il y a un peu plus d’engouement. Il y a des craintes de voir des grands stades vides malgré des opérations spéciales pour faire venir des enfants pour les autres matchs que ceux de l’équipe. En Tunisie, il n’y avait personne pour certains quarts de finales.
Pour RFI, c’est peut-être la plus grosse opération extérieure. Ca déplace des moyens considérables. On fait les 32 matchs en direct sur l’Afrique et une partie sur la FM à Paris sur 89 FM. Tous les matchs seront sur Internet intégralement. Tous les gens qui aiment le football africain, tous les africains expatriés se mettent sur Internet, qui est extraordinaire. On a reçu beaucoup de mails de partout dans le monde qui nous remerciaient d’avoir retransmis comme ça la dernière CAN. Ca déplace beaucoup de moyens, des journalistes de la rédaction en français, de la rédaction RMC Moyen Orient pour la langue arabe, la rédaction en anglais. Le site Internet, des techniciens, un studio et une salle de rédaction déplacés au Caire. C’est la grosse opération de RFI.
Pour les gens en France qui suivront RFI ou Football365, ils auront les matchs en direct, les résumés. Nous sur place nous essaierons de suivre les expatriés. Il y a plus de 60 joueurs africains de L1 qui sont à la CAN. Ca intéresse forcément les Français. Il y aura aussi les communautés nord-africaine et d’Afrique noire. On va leur raconter les matchs mais aussi les à-côté car on verra les équipes tous le jours pour nourrir l’antenne avec des portraits, des interviews, des anecdotes. Il y a deux ans, nos collègues de L’Equipe récupéraient beaucoup d’infos chez nous car nous étions plus nombreux qu’eux et c’est normal. Nous les suivons à l’année.
Il y aura des chroniques avec Joseph Antoine Bell, qui est quelqu’un d’attachant. Il est avec nous depuis 1998. Chaque jour à la mi-journée il y aura sa chronique. Donc nous dépasserons le stade du match… Nous parlerons des révélations comme des stars comme Eto’o ou Drogba. Il y aura plein plein de chose sur RFI…
Oui. En 1996, il y avait neuf ou dix joueurs de première division. Là, une soixantaine. Le niveau a donc progressé. Tous les deux ans le niveau augmente, car il y a plus de joueurs de l’élite qui y participe qu’il y a 20 ans. C’est vrai, quand on voit les 23 de la Côte d’Ivoire, le niveau ne peut que s’élever. C’est un très très bon niveau. Il faut aussi noter que le niveau varie suivant les conditions de jeu et suivant le climat. Quand vous faites une CAN au Mali en 2002 sous 30 degrés et sur des terrains bosselés, les artistes ont plus de mal à s’exprimer. Alors que là, il fait 15 degrés, les pelouses sont bonnes, les gars peuvent s’exprimer, ça rehausse le niveau de la compétition. Le niveau augmente, l’attraction pour la CAN aussi. Surtout, les joueurs viennent en sélection très motivés : quand ils mettent le maillot de l’équipe nationale, ils retrouvent l’ambiance de leur pays. Ils sont très très heureux de faire cette CAN même si la date n’est pas extraordinaire pour les joueurs et les clubs européens, mais ils sont toujours motivés. On ne voit pas de stars comme Eto’o ou Drogba qui viennent sans motivation.
Toutes les compétitions sont sympas à faire : depuis 25 ans j’ai fait pas mal de JO, de Coupe du Monde, mais la CAN reste quelque chose de particulier. On bosse beaucoup sur la CAN car on a beaucoup de rendez-vous à l’antenne, mais l’ambiance est agréable. On a le côté convivial avec les joueurs, ce qui n’est plus le cas lors d’un Mondial. Là, on va à l’hôtel des joueurs côtoyer un Drogba ou un Flavio, ce joueur angolais anonyme. Les joueurs sont contents de rencontrer la presse. La CAN a encore ce côté agréable même si certaines équipes commencent à vouloir « se la jouer » un peu en faisant des points presse comme la Tunisie avec Roger Lemerre… C’est l’exception. Même le Cameroun et ses stars sont disponibles. Ca fait le charme de la CAN qui est la plus grosse compétition africaine. Beaucoup de travail donc, mais beaucoup de convivialité.
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