Une affaire très délicate éclabousse la police nationale. Et qui tient à cœur le Directeur général de la sûreté nationale (Dgsn). Lequel souhaite qu’elle soit traitée avec toute la diligence requise et que les mis en cause soient châtiés avec une extrême sévérité pour que cela serve d’exemple. En fait, il s’agit de deux policiers en activité qui ont formé avec deux civils, une bande d’escrocs qui font le tour des magasins pour racketter les commerçants. Les deux policiers et un de leurs complices, ont été arrêtés par les limiers de Rufisque. La Division des investigations criminelle (Dic), est saisie pour continuer l’enquête. Ils sont deux policiers. L’un sert au commissariat du Plateau. L’autre à la police de Gorée. Au moment où leurs collègues suent sang et eau pour traquer les malfaiteurs au péril de leur vie, ils se sont inscrits dans l’illégalité. Tout en se couvrant du manteau de la légalité matérialisé par la tenue et les insignes qu’ils arborent fièrement. Juste pour tromper leur monde. Les hommes du commissaire Mamadou Lamine Niang de Rufisque viennent de mettre fin à leurs agissements. Sans état d’âme. Car ces gens n’ont pas l’étoffe d’un policier. Ils ne le sont que de nom et de par leur tenue qu’ils risquent de ne plus enfiler pour le restant de leur vie. Ils rendent un mauvais service à la police. C’est pourquoi le directeur général de la sûreté nationale, Léopold Diouf, connu pour son intransigeance quant à la discipline dans les rangs, suit cette affaire de près. Une procédure de radiation sera enclenchée, nous assure-t-on, s’il est avéré que les policiers en question sont les auteurs des faits qu’on leur reproche. Ces deux policiers avaient formé une bande. Ils avaient pour complices deux civils aussi véreux qu’eux. Tenues enfilées, bérets bien vissés sur la tête, armes de service dans leurs étuis, menottes bien visibles, ils faisaient le tour des boutiques pour racketter d’honnêtes citoyens. C’est ainsi qu’un boutiquier de Rufisque a reçu la visite de ces malfaiteurs. Les policiers ont envoyé un de leurs complices acheter des comprimés paracétamol. Lorsque l’indicateur est revenu muni de ces médicaments, ils sont entrés dans la danse pour expliquer au marchand qu’il n’a pas le droit de vendre des médicaments et qu’il agit dans l’illégalité. Avant que le boutiquier ne puisse prononcer un mot, ils lui notifient son arrestation. Menottes aux poignets, il est alors entraîné jusqu’à leur voiture banalisée. Là, ils marchandent avec lui et le boutiquier a été obligé de verser la somme de 60.000 francs contre sa libération. Une autre fois, c’est un vendeur de poulets qui a reçu la visite de ces policiers et de leurs deux complices. Suivant le même modus operandi, les policiers le délestent d’une somme de 75.000 francs. La liste n’est pas exhaustive. Les plaintes ont alors commencé à s’amonceler sur le bureau du commissaire Mamadou Lamine Niang qui a donné des instructions à ses éléments pour que ces gens soient traqués et mis hors d’état de nuire. Il croyait à ce moment qu’il s’agissait de vulgaires usurpateurs d’identité qui se font passer pour des policiers pour mieux escroquer les gens. Avant-hier, ces mêmes policiers véreux sont signalés à Rufisque. Ils venaient d’arrêter un soit-disant dealer qu’ils ont menotté et acheminé jusqu’à la sortie de Rufisque pour mieux marchander avec lui. Le gars, pris de peur, leur a donné la somme de 100.000 francs. C’est le moment choisi par les éléments de la brigade de recherches de la police de Rufisque pour leur sauter dessus. Les deux policiers et un de leurs complices ont ainsi été acheminés au commissariat de Rufisque où ils ont été gardés à vue. Le deuxième complice des policiers est activement recherché. Aux dernières nouvelles, nous avons appris que la Division des investigations criminelles (Dic), a été saisie pour continuer l’enquête. Les mis en cause seront déférés au parquet incessamment.
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