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D’autres milliards, ceux des chantiers de Thiès, ont été passés par pertes et profits, à tort ou à raison, après avoir servi de prétexte à l’embastillement de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, à la faveur d’une réconciliation avec ce dernier digne des épisodes les plus inimaginables d’un ‘Bara Yeggo’ grotesque. Encore que, dans le genre, on ait même vu pire, avec la tentative scandaleuse de destituer le président de l’Assemblée nationale Macky Sall, en violation flagrante de la Constitution, simplement parce que des représentants du peuple ont émis le désir que Wade-fils soit auditionné sur les milliards de la Nation arbitrairement confiés à lui par son père de président, ceci expliquant cela. Pour ceux qui en doutaient encore, les masques sont tombés sur la volonté d’Abdoulaye Wade de faire de son fils, de gré ou de force, son successeur à la présidence de la République, à l’instar de ce qui s’est passé dans une autre dictature voisine, le Togo pour ne pas la nommer.
Des divisions inter et intra confrériques qui menacent la paix civile au Sénégal
Un autre fait grave s’est passé lors de la guéguerre d’AbdoulayeWade contre Macky Sall, et pour lequel je tiens à attirer l’attention de tous. Il s’agit du fait que, tout du moins dans la version officielle, la réconciliation supposée entre les deux hommes est due aux bons offices du tout nouveau khalife général des mourides, Serigne Bara Mbacké. Ainsi, après avoir détruit la fraternité séculaire entre les confréries au Sénégal, le régime de Wade prend ainsi le risque, en mêlant l’autorité religieuse qu’est le khalife de Serigne Touba à la chose non pas politique mais politicienne, au pire sens du terme, d’affaiblir sa toute nouvelle aura, et de créer des divisions au sein même de la famille mouride, lesquelles divisions seraient lourdes de danger pour la paix sociale, et même pour la paix civile dans notre pays.
Face à tous ces actes d’Abdoulaye Wade aux conséquences aussi catastrophiques, après la confiscation de la volonté populaire, dont le président n’est plus l’émanation, je persiste à dire que le seul salut pour les Sénégalais est de recourir à une grève générale illimitée pour faire partir Abdoulaye Wade du pouvoir, et remettre le Sénégal sur les rails du progrès, en faire un pays où le labeur et l’honnêteté sont récompensés, et où ne règnent plus la flagornerie, la tricherie et le népotisme. Alors, et alors seulement, pourront - devront même - se tenir des Assises nationales, toute autre démarche revenant à mettre la charrue avant les bœufs.
Tels sont mes vœux pour l’année 2008, que j’adresse aux Sénégalaises et aux Sénégalais, si éprouvés dans leur quotidien, et dont l’horizon semble bouché, par la faute d’égocentriques affamés de pouvoir si peu dignes d’être leurs gouvernants.
A l’Afrique toute entière d’ailleurs, je souhaite que l’année 2008 soit une année marquante dans la lutte contre ce fléau qui la ronge qu’est la corruption, et que s’éteignent les foyers de guerres civiles, telle que celle du Darfour. Pour cette dernière, je préconise une rencontre africaine, pas seulement au niveau des chefs d’Etat, mais élargie à ces membres éminents des forces vives de la nation que sont les syndicalistes. Et au reste du monde aussi je souhaite la paix, notamment au Proche et au Moyen Orient, pour lesquels l’Onu et l’Europe notamment doivent prendre leurs responsabilités, afin que soient respectées les résolutions de l’Organisation des Nations Unies sur la Palestine.
Ancien Président du Conseil des ministres de la République du Sénégal Bp : 2304 – Dakar - Sénégal Tel : (221) 33 824 52 58 E-mail : [email protected]
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