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La Cour d’assises de Dakar a condamné lundi l’accusé Khaly Guèye aux travaux forcés à perpétuité pour l’assassinat de Mor Mbengue et de son épouse Aïda Diop, a constaté l’APS.
Les faits remontent au 3 décembre 2001 à Boune, une localité située près de Keur Massar, dans la lointaine banlieue dakaroise.
Ce jour-là, les éléments de la gendarmerie de Thiaroye reçoivent un appel téléphonique, leur annonçant qu’un individu armé d’un coupe-coupe a mis fin aux jours d’un couple du quartier Seydou Bâ et blessé deux autres personnes.
Lorsqu’ils arrivent sur les lieux, les gendarmes constatent que la maison du meurtrier, Khaly Guèye, était encerclée par les populations de Boune, qui menaçaient de lyncher, avant de découvrir les corps sans vie de Mor Mbengue et de son épouse, Aïda Diop, qui gisaient dans une marre de sang dans la cour de leur domicile.
Les enquêteurs ont réussi, grâce à l’appui des notables du village de Boune, à interpeller l’accusé Khaly Guèye.
Interrogé, le mis en cause avait reconnu les faits, expliquant que c’est au cours d’une bagarre qui avait été éclaté entre lui et la famille Mbengue qu’il a utilisé son poignard pour tuer l’époux et sa femme.
Mais les témoignages recueillis par les enquêteurs ont chargé l’accusé. D’après certains, celui-ci vivait en marge de la population de Boune, ne fréquentant personne dans son quartier.
Pire, il ne prenait jamais part aux cérémonies comme les baptêmes ou les décès qui survenaient dans le village.
Selon les témoignages, la veille du crime, il avait bastonné les enfants des victimes, prétextant que ces derniers avaient versé de l’eau sur la devanture de sa maison.
Le lendemain tôt le matin, il se présente au domicile des Mbengue. Et après avoir échangé avec eux quelques propos, il brandit son arme et poignarde Mor Mbengue.
Venue au secours de son mari, Aïda Diop reçoit elle aussi reçu deux coups de poignard, avant de succomebr à ses blessures. Le drame est survenu alors que celle-ci venait d’accoucher un bébé, dont le baptême devait avoir lieu deux jours après le drame.
A la barre, le mis en cause a tenté de justifier son forfait par le fait que c’est la famille Mbengue qui l’a provoqué.
Il s’est aussi efforcé de battre en brèche les propos des témoins, expliquant qu’ils n’avaient pas assisté à la scène.
Mais cela ne semble pas avoir convaincu l’avocat général qui a complètement chargé l’accusé.
Selon lui, le mis en cause qui est tout à fait lucide, a bien mûri son acte pour liquider physiquement Mor Mbengue et son épouse Aïda Diop, pour une simple histoire qui a éclaté après que des enfants âgés de 4 à 5 ans qui, en jouant, ont versé de l’eau sur la devanture de sa maison.
Un tel acte ne justifie nullement le crime parfaitement prémédité par l’accusé, a-t-il estimé, soulignant que ce dernier est sans remord et n’a même pas daigné demander pardon à la famille de ses victimes.
Selon l’avocat général, l’accusé ne regrette rien de ses actes. De ce point de vue, il ne mérite qu’aucune circonstance atténuante lui soit accordée, a-t-il indiqué. Il a ainsi requis les travaux forcés à perpétuité contre Khaly Guèye.
L’avocat de la défense, quant à lui, a plaidé pour l’acquittement de son client, estimant que celui-ci souffre de démence.
Selon lui, dans son rapport, l’agent social a conclu que l’accusé n’est pas normal et qu’il souffre de démence momentanée. Il a sollicité de larges circonstances atténuantes pour l’accusé.
La Cour d’Assises de Dakar, à la suite de son délibéré, a condamné l’accusé aux travaux forcés à perpétuité et pris acte du désistement de la famille des victimes qui n’a pas réclamé de dommages et intérêts, se limitant tout simplement à demander que justice soit faite au vu de l’ampleur de la tragédie pour les orphelins de Mor Mbengue et de Aïda Diop.
3 Commentaires
Bas
En Décembre, 2010 (23:16 PM)Fifi
En Décembre, 2010 (00:01 AM)Reply_author
En Mai, 2021 (19:48 PM)Moral
En Décembre, 2010 (05:21 AM)Participer à la Discussion