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La répartition du fonds d’aide à la presse au titre de l’exercice 2009, en même temps qu’elle étale, sur la place publique, le manque notoire de solidarité d’une corporation, a le mérite de mettre à nu les tares du tonitruant ministre de la Communication, Moustapha Guirassy. Un énergumène qui en a remplacé un autre, Abdoul Aziz Sow, pour ne pas le nommer. Comme cela se fait d’ailleurs depuis l’avènement de l’alternance, un certain 19 mars 2000.
Et pourtant, avec son prédécesseur à la tête du département de la Communication, d’aucuns avaient pensé que les limites de la bêtise humaine étaient atteintes. Mais, c’était méconnaitre son successeur, celui-là même qui, le 6 mai 2009, au moment de prendre les rênes du département, inscrivait son action dans le sens de l’écoute, de l’échange et de la concertation avec l’ensemble des acteurs pour bien informer et mieux informer. «Je viens dans un esprit républicain. C’est un Etat. Je viens en toute humilité, je ne viens pas en expert, ni en technocrate» avait-il pompeusement annoncé. Le résultat est désastreux. Dans le registre du Bêtisier 2009, difficile de rivaliser avec le sieur Guirassy. Il est intouchable ! N’est-ce pas lui qui, au lendemain de l’affaire Ségura, montait au créneau pour affirmer, péremptoirement, dans une interview accordée à un quotidien de la place, le 26 octobre 2009, que «l’Etat n’est en rien lié au cadeau offert à Segura. La position du Sénégal reste toujours la même. C’est une position claire et sans détours. Le gouvernement du Sénégal n’est pas du tout impliqué, ni de près, ni de loin, à cette affaire». On connaît la suite...
C’est
le même Guirassy, décidément accommodé dans son rôle d’amuseur public
qui essaie de «charmer» les populations ziguinchoroises en comparant
l’édile de la localité, Abdoulaye Baldé à «un monument de la
Renaissance, un monument vivant». Et comme le ridicule ne tue point
dans ce pays déserté par certaines valeurs cardinales depuis un
certains temps, Guirasy, aux mêmes populations de Casamance, meurtries
par presque trois décennies de rébellion irrédentiste, annonçait qu’il
marchait «librement à Ziguinchor. Je note que les visages sont radieux,
il y a beaucoup de bonheur, les regains de la tension sont liés à des
crises universitaires». Des propos prononcés dans un contexte marqué
par une forte recrudescence de la violence dans la région sud où les
populations, abandonnées à leur triste sort par un pouvoir aux abois,
prenaient tout simplement le chemin de l’exil.
Alors, quand ce bonhomme s’adonne à une répartition d’un fonds légitime destiné à une corporation réconciliée avec elle-même, il est tout simplement inévitable de tomber dans le désastre. Aussi, de concert avec les groupes “Sud Com” et “Avenir Communication”, injustement lésés, de l’hebomadaire “La Gazette” arbitrairement oublié dans ce simulacre de répartition, “La Voix Plus” crache dans la soupe fétide de Guirassy. Dans la Rome antique, au passage d’un tel énergumène, on aurait simplement dit «sutor ne te crépidam !» Autrement, cordonnier pas plus haut que tes chaussures !
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