(REUSSIR) L’Association des étudiants en analyse politique et économique (ASEAPE) de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion a organisé une conférence publique sur la crise financière durant laquelle, Abdou Aziz Dia, Administrateur Directeur Général de United Bank Africa (UBA) au Sénégal a affirmé que la crise que traverse actuellement le monde est plus que financière, elle est une crise morale.
Ainsi, M. Dia dégage, d’un revers de main, la notion d’éthique, car dit-il, « l’éthique concerne plus une activité professionnelle ». Pour indexer, ici et maintenant, la crise morale comme cause principale de la crise financière en ces termes « si on en arrive à ce que des traders (courtiers en finance) font miroiter des rendements de plus de 20% sur des valeurs mobiles de placement (VMP) ; si on en arrive à ce que des intermédiaires financiers vous font savoir qu’ils peuvent vous faire gagner beaucoup d’argent en un temps record alors qu’en aval, tout cela repose sur la spéculation, il y a lieu de dire que le monde n’est pas à l’abri d’autres crises financières ». Toutes choses, étant par ailleurs égales, M. Dia va articuler son intervention autour de la notion des « subprimes » avant d’annoncer que les « subprimes » ne sont pas la cause de la crise financière, mais son élément déclencheur. Selon le DG de UBA au Sénégal, la crise financière est la résultante d’un cocktail de facteurs dont la concentration de liquidités des banques américaines amassés sur les marchés financiers asiatiques et investis dans des actifs toxiques, des « Mories Back Securities » (MBS) et des « Acces Back Securities » (ACB) (NDLR : des spéculations sur des titres, c’est-à-dire un hypothèque sur une maison, pour un montant de 1 million francs Cfa, qui passe de main en main (spéculation) jusqu’à ce que la maison hypothéquée vaille, sur titre (papier), 10 millions francs Cfa).
Sur les leçons à tirer, M. Dia préconise la mise sur pied d’un organisme de régulation et de réglementation internationale pour alerter sur les risques fous pris sur les dérivates (produits dérivés) et pour donner la bonne information sur les susceptibles variations des taux de changes (entre le Dollar, l’Euro et le Yen) qui ont mis à terre, les économies des pays comme l’Islande et la Hongrie. Non sans écorcher les agences de notation financières qui, selon M. Dia, ne sont pas exemptes de tout reproche. Par rapport au Sénégal, Abdou Aziz Dia, d’affirmer que nos banques risquent, au grand maximum, l’effet de contagion.
Et sous ce rapport, M. Dia a aussi avancé que c’est l’Aide publique au développement (APD), les Investissements directs étrangers (IDE), les transferts d’argent (les immigrés) et la chute des balances de paiement (la contraction de la demande sur le marché des matières premières) qui vont souffrir directement des effets de la crise financière qui, selon le DG de UBA au Sénégal, n’a pas encore révélé tous ses secrets.
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