L’affaire des chantiers de la Corniche, qui occupe, ces temps-ci, les manchettes des journaux, n’a pas encore livré ses ultimes vérités. Une partie de celles-ci semble se trouver, quelque part, en Suisse, en Angleterre et en France où devront se rendre des commissions rogatoires internationales pour vérifier les comptes bancaires évoqués par Pape Malick Ndiaye.
Accusation de corruption et de prise de pots-de-vin dans le cadre des chantiers de la Corniche où se réalisent des travaux de l’Agence nationale de l’organisation du sommet de l’Oci (Anoci). Inculpation de Pape Malick Ndiaye. Prochaine mission de commissions rogatoires internationales en Suisse, en Angleterre et en France. Décidément, ce que l’on peut désormais appeler l’affaire des chantiers de la Corniche prend des enflures qui débordent les frontières nationales.
Selon des sources concordantes, une information judiciaire a été ouverte au 1er Cabinet d’instruction du Tribunal régional de Dakar, suite aux accusations de corruption et de prise de pots-de-vin par un nommé Pape Malick Ndiaye. Ces mêmes sources judiciaires renseignent que, le mardi dernier, le Doyen des juges, Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté avait inculpé ce dernier «pour faux, usage de faux et dénonciations calomnieuses». Auparavant, le procureur de la République, Lamine Coulibaly, avait requis le mandat de dépôt pour Pape Malick Ndiaye. Seulement, précise un de nos interlocuteurs, «le juge n’a pas donné suite aux réquisitoires du procureur de la République, Lamine Coulibaly, évoquant des raisons humanitaires». Le juge a donc placé Pape Malick Ndiaye sous contrôle judiciaire, non sans lui avoir retiré son passeport, car l’homme qui avait accusé Abdoulaye Baldé, directeur exécutif de l’Anoci, de corruption et de prise de pots-de-vin, «avait présenté un dossier médical qui révèle une insuffisance cardiaque aiguë». Et qui plus est, «Pape Malick Ndiaye, indique-t-on, fait l’objet d’un suivi médical en France». D’ailleurs, rapporte une source judiciaire, ce dernier était tombé en syncope dans les locaux de la police. Pour toutes ces raisons, le juge a estimé que son état de santé est incompatible avec une détention. Toutefois, selon des confidences concordantes, le procureur de la République, Lamine Coulibaly, «songerait à interjeter appel de cette décision du juge».
Par ailleurs, Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté, selon certaines indiscrétions, «va lancer des commissions rogatoires internationales en Suisse, en Angleterre et en France pour vérifier les propriétaires des comptes bancaires cités par Pape Malick Ndiaye».
Réagissant à ces informations, un proche collaborateur du président de la République, Abdoulaye Wade, affirme que celui-ci «tient à ce que la lumière soit faite sur cette affaire qui provoque un malaise dans des cercles du pouvoir ; cela d’autant plus que les accusations de cabales et de règlements de compte ont été brandies». C’est d’ailleurs en ces termes et sous cet angle que Abdoulaye Baldé, le directeur exécutif de l’Anoci, présente cette affaire (voir l’entretien de M. Baldé, paru, hier, dans notre édition). D’ailleurs, la poursuite contre Pape Malick Ndia-ye a été enclenchée, suite à la plainte du directeur exécutif de l’Anoci, Abdoulaye Baldé, qui s’est constitué partie civile. En voyage à l’étranger, M. Baldé avait révélé, hier, dans notre entretien, qu’il compte se présenter devant le juge d’instruction, dès son retour, pour confirmer cette plainte.
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