L’armée nationale a changé de chef hier, jeudi 1er juin, à l’issue du Conseil des ministres. C’est la troisième fois depuis 2000. Le général de Corps d’armée, Pape Khalil Fall cède sa place au général Abdoulaye Fall, précédemment en poste en Côte d’Ivoire pour le compte de l’expédition onusienne dans ce pays. Les récents événements en Casamance ainsi que la «bizarrerie» du procédé, suscitent cependant dans les casernes et dans la vie civile quelques interrogations. Dans certains cercles avisés, on parle d’un «limogeage élégant» du général Khalil. Dans d’autres, on relativise.
Le général de Corps d’armée, Pape Khalil Fall, chef d’état-major général des forces armées du Sénégal, a été versé officiellement, hier, jeudi 1er juin à l’issu du Conseil des ministres, dans la deuxième section. Autrement dit, il a été admis à faire valoir ses droits à la retraite militaire, tout en continuant à être actif dans la vie civile. La preuve, le Conseil des ministres en a fait un ambassadeur au pays de Mao. A sa place, à la tête des forces armées désormais, le général Abdoulaye Fall qui était le chef de la mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire, poste qu’il a quitté le mois dernier pour être remplacé par un autre sénégalais.
Cependant, on apprend de sources concordantes, que si le général Pape Khalilou Fall avait atteint l’âge limite, on sait qu’il en avait au moins jusqu’au mois d’octobre prochain pour être versé s’il ne bénéficie pas d’une prolongation, à la deuxième section. En outre, le fait que le procédé ; son remplacement pris en Conseil des ministres, soit rendu public laisse croire qu’il a simplement fait l’objet d’un limogeage «élégant». Car d’habitude, disent les mêmes sources, seul la nomination du nouveau Chef d’état-major général, fait l’objet d’une publication.
Pour certaines sources bien au fait de la chose militaire et proches du pouvoir, «il s’agit simplement de limogeage pour une reprise en main de l’armée où l’on a noté depuis un laxisme grandissant, un pis-aller et un népotisme criard». Pour ces sources peu tendres assurément à l’encontre du désormais ex-Cmga, «l’armée a fait preuve d’un attentisme coupable dans l’affaire Salif Sadio» (du nom du chef de guerre du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance -Mfdc, pris à partie par les hommes du général bissau guinéen, Tagmé Na Wai en mars-avril derniers.)». Selon toujours les mêmes sources, «l’armée sénégalaise a même laissé celle de Guinée-Bissau poursuivre les rebelles jusque derrière les lignes sénégalaises sans réagir, alors qu’elle n’avait reçu aucun ordre dans ce sens». Il s’y ajoute, poursuivent-elles, «depuis l’avènement de Pape Khalil, on assiste à un népotisme dans la gestion des ressources humaines de l’armée. Les postes sont octroyés en fonction des affinités avec le général».
Qui veut noyer son chien !
Toujours est-il que des sources, militaires cette fois-ci, s’inscrivent en faux contre de telles allégations. Elles parlent plutôt d’un passage de témoin tout à fait normal au sein de l’armée. Même si elles reconnaissent que Pape Khalilou Fall avait jusqu’au mois d’octobre prochain pour partir à la retraite, elles expliquent son départ dans le «souci de l’autorité de permettre à son remplacement de s’acclimater et de prendre les mesures qu’il jugera nécessaires». Quelles mesures et pourquoi ? On se heurte à un mur. Seule certitude : l’armée change de chef. Abdoulaye Fall devient le 3ème Cmga post-alternance.
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