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Selon Abdel Kader Ndiaye, secrétaire général du Syndicat national des entreprises en bâtiments et travaux publics (Snbtp), son syndicat n’a ‘été informé ni par le ministre de l’Economie et des Fiances, ni par le biais de nos membres’ d’un quelconque règlement de l’argent dû aux entreprises. C’est donc clair : Jean Lefèvre Sénégal n’est pas seule dans cette situation, surtout dans le secteur du Btp. En fait, aucune entreprise du Btp n’a vu ses factures épongées par l’Etat qui doit à certaines d’entre elles jusqu’au tiers de leur chiffre d’affaires. Ainsi, les entreprises concernées par la dette intérieure attendent toujours l’épongement de leurs créances.
Pourtant à l’ouverture de la deuxième Revue annuelle du Programme d’eau et d’assainissement du millénaire (Pepam), le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances avait souligné que le Sénégal était en train de payer la dette intérieure grâce à un emprunt obligataire de 108 milliards de francs Cfa réalisé sur le marché de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa). Seulement, de source bien informée, l’Etat a certes soulevé un emprunt obligataire, mais pas comme il le souhaitait. Ça n’a pas eu le succès escompté puisque, soutient la source, ‘seulement 65 %’ des 108 milliards de francs Cfa qui constituent le montant, sont rassemblés. ‘Un échec’, commente-t-elle. Ce sont donc 65 milliards de Francs Cfa qui seraient mobilisés par les autorités sénégalaises. D’après cette source, la clef de répartition de ces 65 milliards est connue : 15 milliards reviennent à la Senelec, 10 à la subvention du riz et 5 à la subvention de produits de base. Ce qui fait au total 30 milliards. Les entreprises doivent se partageaient les 35 milliards restants. ‘Cela représente epsilon par rapport aux créances’ de l’Etat aux entreprises. En effet, c’est la dette intérieure qui va s’accumuler de plus belle.
A la suite de la sortie du représentant résident du Fonds monétaire international à Dakar (Fmi), Alex Segura, les autorités financières du pays avaient estimé que les recettes mensuelles du Sénégal couvrent largement les dépenses mensuelles. Pour cette source qui parle sous le couvert de l’anonymat, c’est tout à fait faux. ‘Depuis longtemps, soutient-elle, l’Etat n’a pas eu des opportunités de recettes, de ressources qui lui permettent de résorber correctement cette dette’. Selon la source, ces créances sont au moins supérieures ou égales au tiers du budget desdites sociétés. Il ne faut donc pas écarter l’idée de voir dans les jours à venir une réaction semblable à celle de l’entreprise Jean Lefèvre Sénégal.
Si on l’en croit le secrétaire général du Snbtp, beaucoup d’entreprises membres de ce syndicat affilié à la Convention nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) de Mansour Kama n’arrêtent pas de se plaindre. ‘On a fait des pieds et des mains, on a saisi les autorités et l’Aart, mais il n’y a pas eu de suite’, soutient Abdel Kader Ndiaye. Durant les dernières négociations tripartites entre les travailleurs, l’Etat et le patronat, ce dernier avait supplié les autorités de ‘faire un effort en direction des entreprises qui sont à bout de souffle’, renseigne le patron des patrons du Btp. Et c’est ainsi qu’il a été saisi par certains membres de son syndicat sur le poids de la dette qui est en train d’étouffer le fonctionnement des entreprises. Des difficultés aggravées, aussi, par la crise économique. Selon Abdel Kader Ndiaye, l’entreprise Jean Lefèvre Sénégal est un fleuron du Btp sénégalais, ‘un outil de production qu’on est en train de perdre parce qu’il travaille et on ne le paie pas’. Il se désole que cette affaire soit gérée sur la place publique : ‘L’Etat doit bien gérer ces dossiers pour éviter que cela ne devienne une affaire publique’. De son point de vue, ‘l’Etat ne peut pas se passer du secteur privé et vice-versa. Les deux parties ont intérêt à travailler sur des bases claires’. Il condamne alors l’Etat puisque les travaux faits par l’Entreprise Jlf ont été réceptionnés et certifiés.
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