Le budget surévalué, des dettes de 400 millions, factures impayées, la vente illicite de souks, cantines…
C’est le nouveau maire de Kaolack, qui a, lui-même, levé le lièvre. Madieyna Diouf a dénoncé ce qu’il qualifie de sublime mensonge sur le budget de l’institution qui se chiffre à 1 milliard 600 millions de F Cfa, contrairement aux 2 milliards 600 annoncés par l’équipe sortante. Pour le successeur de Khalifa Niass, l’endettement de plus de 400 millions, les factures impayées, la vente illicite de souks, cantines, l’absence de versement des indemnités aux travailleurs, les magouilles dans l’attribution de marchés, ainsi que les dépenses engagées et non mandatées sont autant de trous noirs qui souillent l’image de la municipalité. Mais il promet d’en informer le Conseil municipal avant de prendre les mesures qui s’imposent.
Le mensonge sur son budget de 2 milliards 600 millions de F Cfa annoncé en grande pompe, alors qu’en réalité la mairie n’encaisse qu’1 milliard 600 millions, l’endettement de plus de 400 millions, le non-versement de l’argent aux Institutions de prévoyance maladie (Ipm), la situation tendue de la trésorerie de la mairie de Kaolack, qui porte l’empreinte du maire sortant Khalifa Niass, préoccupent l’actuel édile de la ville, Madieyna Diouf. En conférence de presse hier à la salle de délibération, ce dernier n’a pas caché son inquiétude face à cette situation alarmante. « On a fait l’état des lieux, mais le premier constat c’est le mensonge sur le budget de la mairie estimé à plus de 2 milliards 600 de nos francs, alors qu’en réalité seul un milliard 600 sont rentrés dans les caisses », s’indigne le nouveau maire. Poursuivant, il déclare : « nous avons des dettes de plus de 400 millions de F Cfa, la particularité de cette affaire c’est l’existence des dépenses engagées et non mandatées dont on ne trouve aucune réalisation », a estimé Madieyna Diouf. Qui ajoute que ce n’est pas uniquement l’équation de la situation tendue de la trésorerie qui l’inquiète, car la vente illicite de cantines et de souks a été orchestrée entre le 22 Mars et le 30 Avril dernier. D’ailleurs, avoue-t-il : « il a fallu que je prenne un arrêté pour stopper cela ». Aussi, s’insurge-t-il du fait que des 233 employés, plus de 90 % sont de la hiérarchie C et sont pour la plupart sans qualification. Pire, il y a 15 chauffeurs pour un seul camion. Compte tenu de toutes ces incongruités, il promet de mettre à la disposition du Conseil municipal toutes les informations nécessaires, avant de prendre les mesures appropriées. En tout état de cause, Madieyna Diouf promet d’aller jusqu’au bout de sa logique et menace d’exhiber tous les dossiers, fussent-ils les plus nébuleux et qui ont trait aux finances, à la gestion des marchés, aux recettes et au foncier... Revenant sur les dépenses engagées et non mandatées, sa surprise fut grande, parce que des quartiers comme Bongres, Nimzact, Thioffak, Sing Sing qui ont été zappés. Même le projet ADM–mairie de Kaolack d’un coût de 3 milliards 600 F Cfa et qui intéresse l’éclairage de la voirie fait l’objet de plusieurs zones d’ombres. A cela s’ajoute le problème des marchés de gré a gré, car toutes les réalisations de la commune ont profité à deux fournisseurs sur la centaine qui a toujours soumissionné.
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