La cérémonie marquant le centenaire de la naissance de Birago Diop (11 décembre 1906- 11 décembre 2006) a été fêtée hier, à son domicile de "Keur Birago", devenu le siège de l'Association des écrivains du Sénégal, dans la pure intimité. Un choix voulu par sa famille.
Contemporain de Léopold Sédar Senghor dont le centenaire se fête tout au long de l'année 2006, celui du poète et écrivain Birago Diop, premier vétérinaire africain a été célébré avec des dimensions plus modestes certes mais, assurément, quand il s’agit de la mémoire d’un homme de qualité seul le symbole convainc. Étaient présents à cet hommage, sa fille Andrée, ses petits-enfants et amis comme Amadou Diaw, le président fondateur de l’Institut Supérieur de Management et l'ancien directeur général de l'UNESCO, Amadou Mahtar Mbow.
Ce dernier, alors professeur au lycée Faidherbe de Saint-Louis, a eu à faire connaissance avec Birago alors qu’il servait comme vétérinaire.
A travers son témoignage, M. Mbow a souligné les qualités exceptionnelles de Birago Diop comme "sa fidélité en amitié" et sa "convivialité particulière". Pour une personne de sa dimension, qui a servi dans presque toutes les grandes capitales de l'Afrique de l'Ouest pendant l'époque coloniale et après, "le Sénégal devrait lui rendre hommage", a précisé Amadou Mahtar Mbow.
Pourtant, celui que M. Mbow considérait à la fois comme "un ami" et "un frère" avait opté, au moment de l'indépendance, pour la nationalité sénégalaise au détriment de celle française malgré tous les avantages que conférait cette dernière.
Mis à part le propos de sa fille Andrée, qui se dit "fière" d'avoir Birago Diop comme père, les autres témoignages étaient axés sur son oeuvre littéraire. Une oeuvre qui, selon Amadou Mactar Mbow, "reflète la culture africaine". Selon Mme Mame Marie Ndiaye Seck, professeur de français, "Birago Diop a embrassé tous les genres littéraires". De lui, Senghor disait: "Il renoue avec la tradition et ressuscite la fable et les contes anciens, dans leur esprit et dans leur style.
Il les rénove cependant, en les traduisant en français, avec un art qui, respectueux du génie de la langue française, conserve, en même temps, toutes les vertus des langues négro-africaines". Dans le sillage de cette cérémonie, dix lycées et écoles auront des salles parrainées par Birago Diop. Des professeurs de français vont, pendant un mois, revenir sur l’œuvre de cette figure emblématique de l’histoire contemporaine du Sénégal.
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