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Dans ce qu'il est convenu d'appeler les négociations de Rebeuss et qui auraient présidé à la libération d'Idrissa Seck, beaucoup de zones d'ombres subsistent. S'il est avéré que le président Wade a pris langue avec Idrissa Seck par le biais de la notaire de ce dernier, Me Nafissatou Diop Cissé, une question reste, cependant, récurrente sans trouver de réponse : Qu'est-ce qui a été conclu entre le chef de l'Etat et son ancien Premier ministre ?
‘Rien du tout’, répond dans les colonnes du Quotidien Me Nafissatou Diop qui dit avoir gardé par-devers elle’une proposition du président Wade, pour des négociations, adressée à son client et signée par l'avocat de l'Etat, Me Ousmane Sèye’. Laquelle se serait vue, à l'en croire, opposer une fin de non recevoir de la part de l'ancien Premier ministre. Réplique de Me Ousmane Sèye :’Un engagement ferme a été écrit par Idrissa Seck acceptant de rembourser l'argent qu'il qualifie de fonds plolitiques pour un montant égal à trois fois la campagne électorale de Wade en 2000’. Qui croire ?
Chaque partie tire la couverture sur soi et balance ses arguments par presse interposée. Mais les déballages promis peinent encore à sortir des lambris de la menace. L'équilibre de la terreur. On semble jouer à se faire peur, car d'un côté comme de l'autre, personne n'a jusqu'ici exhibé un quelconque document relatif à ces négociations.
Mais, force est de constater qu'Idrissa Seck n'a remboursé aucun centime à l'Etat depuis qu'il est sorti de prison. Si, évidemment, ainsi que le soutient sa notaire, Idrissa Seck n'a pris aucun engagement, cette situation n'a rien d'étonnant. Par contre, si comme l'a déclaré Me Sèye, l'ancien Premier ministre avait pris un engament ferme et écrit, une question s'impose : Idrissa Seck s'est-il alors rétracté ? Seulement, il est évident que l'ancien Premier ministre ne peut pas, aussi facilement, revenir sur un engagement aussi important qui porte sur des deniers publics. Donc, si Idrissa Seck s'est permis cette liberté, c'est parce qu'il y a eu des failles dans ledit document qui lui permettent de ne pas tenir sa parole. Idrissa Seck a-t-il alors driblé Me Wade et son émissaire, Me Sèye, dans les pourparlers de Rebeuss ?
Autrement, pourquoi l'Etat ne cherche-t-il pas à contraindre Idrissa Seck à rembouser l'argent qu'il est accusé avoir détourné en lui opposant son engagement écrit ? Cela aurait pu se faire, non par presse interposée en publiant un tel document, mais plutôt en respectant les voix légales déterminées par la justice en matière de détournement de deniers publics.
Celles-ci veulent qu'une personne accusée de détournement de deniers publics puisse être mise en liberté provisoire dès lors qu'elle rembourse ou s'engage de manière ferme à restituer la somme détournée. Mais, si elle ne respecte pas cet engagement, elle peut être renvoyée en prison. Il en va ainsi, aussi, du délit douanier.
Pourquoi Idrissa Seck n'a-t-il pas, alors, été renvoyé en prison si tant est qu'il n'a pas respecté son engagement ? Rien à voir avec la procédure requise en matière d'enrichissement illicite où l'accusé est amené à justice, centime après centime, l'origine de sa fortune.
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