Scène politique rufisquoise : Le retour de Mbaye Jacques divise les cadres libéraux

Depuis l’annonce du retour de Me Mbaye Jacques Diop sur la scène politique locale, les supputations vont bon train. Les libéraux semblent être divisés sur le retour ou non de celui qui est toujours considéré dans cette ville comme un patriarche.

Le landernau politique est de plus en plus agité à Rufisque l’idée d’un retour de Me Mbaye Jacques Diop aux affaires, sur le plan local et national. Les libéraux qui ont compris le message semblent prendre très au sérieux la déclaration du plus vieux politicien de la ville. Et les avis semblent partagés entre les libéraux originels et autres, entre les cadres du Pds et militants à la base. Pour les cardes du Pds du département, deux avis seront notés. Pour certains, l’annonce du retour de l’ex-président du Conseil de la République sur la scène politique locale aux affaires est une bonne chose pour le Pds. ‘Cela permettra au moins aux différentes structures du parti de savoir où mettre la tête. Les cadres du Pds qui aspirent à des postes de responsabilités verront au moins cette fois leurs vœux se réaliser. Nos frères n’ont jamais pensé à nous au moment des choix des conseillers municipaux et ruraux. Au moins, cette fois ils seront obligés, pour faire face au vieux mammouth, qu’est Mbaye Jacques de faire appel à tous’, déclare Jules Diop, secrétaire général de la cellule des cadres du Pds. Lui et ses amis croient fermement que rien ne se fera maintenant dans le parti sans les cadres qui représentent une proportion non négligeable de l’électorat.

Pour son camarade Oumar Ndoye, Me Mbaye Jacques Diop ne peut plus représenter un danger pour le Pds à Rufisque. Selon un cadre de la vieille ville qui réagit dans l’anonymat, la ‘galaxie Jacques’ qui est censé l’épauler pendant les élections n’a plus son mordant d’antan. ‘Voyons cette galaxie : c’est Seydou Diouf et les autres qui ont snobé pendant des années la population rufisquoise. Les Rufisquois ne sont pas prêts encore d’oublier de sitôt le passé des lieutenants de Mbaye Jacques, un passé récent que certains comme Seydou Diouf traînent toujours’, lance-t-il. Selon ses explications, pour les 15 ans que l’ex-président du Craes a régné en maître dans la ville, certains de ses lieutenants traînent comme un boulet attaché à leur cheville, l’image de ‘personnes arrogantes et suffisantes’.

Pour d’autres comme Matar Cissé, directeur de cabinet du maire Ndiawar Touré, il est normal que Me Mbaye Jacques Diop se présente s’il juge opportun de se présenter. ‘Mais vu la configuration politique actuelle, les libéraux ne peuvent pas avoir peur de la candidature de Me Mbaye Jacques Diop’. ‘Nous avons toujours remporté les élections à Rufisque sans Me Mbaye Jacques Diop. Maintenant, les cadres en manque de légitimité et qui ne se réclament d’aucune base politique peuvent être contents de son retour. Mais le Pds a déjà une base politique très sûre dans la commune’, dit Matar Cissé qui critique la position floue de certains de ses camarades.

Certains parmi les libéraux que nous avons interrogés disent, malgré tout, n’avoir aucune peur quant au retour de l’ancien édile sur la scène politique locale et nationale. Mais, il faut que la gestion du Pds se fasse autour des structures régulières du parti. ‘C’est parce que nous sommes divisés que l’idée même du retour de Me Mbaye Jacques Diop sur la scène politique locale est agitée. Sinon le Pds a toujours battu le Ps au moment où Mbaye Jacques y militait’, dira Omar Ndoye. Pour ce proche de Ndiawar Touré, Mbaye Jacques Diop doit se présenter aux élections locales afin de montrer à la face du monde sa force. ‘S’il ne se présente pas sous la bannière du Pds, il perdra comme toujours’, avertit Omar Ndoye.

Pour beaucoup d’autres responsables libéraux rufisquois, le président du défunt Craes tâte le pouls des Rufisquois avant de prendre toute décision. ‘Il agite l’idée et se donne le temps de voir la réaction des autres’, déclare-t-on.

Ce qui est sûr, c’est que les élections locales ne seront pas de tout repos pour le Pds dans le département de Rufisque. Les libéraux, éparpillés dans différentes tendances, se choisiront difficilement un candidat. Le schéma de la commune risque fort de se reproduire dans les zones rurales. Si à Sangalcam, un duel entre le Pds et l’opposition représentée par Omar Guèye, est annoncé, dans la vieille ville, il faudra d’abord régler le différend entre le sénateur Saliou Dione et le jeune Mamadou Ndir, tous deux du Pds à Yenne. Les libéraux de Yenne feront face à un Parti socialiste très présent dans la communauté rurale. La bataille de Bargny où les socialistes unis autour de Mar Diouf vont tenter de défendre leur fauteuil sera également âpre pour le Pds.