Pour Dansokho, les signes ne trompent pas. "Jamais il n y a eu autant de jeunes sur les trottoirs de Dakar". Un déferlement qui, selon le leader du Pit, est la conséquence du désarroi qui s’est installé dans les campagnes. « La mauvaise politique agricole de Wade a fait que des dizaines de milliers de jeunes sont aujourd’hui dans le désarroi. Ce ne sont pas des bandits, ce sont des victimes du régime de Wade ». Pour le chef de file du Pit, « ceux qui ne passent pas par la mer, tentent leurs chances en s’adonnant au commerce à la sauvette. ». Dansokho explique que la nature de l’exode rural a littéralement changé de visage ces dernières années. Avant, les populations des zones rurales venaient d’abord dans les petites villes, progressaient vers les villes aux dimensions moyennes avant de venir dans les grandes agglomérations comme Dakar ». Mais aujourd’hui, observe-t-il, « les populations, surtout les plus jeunes qui n’ont plus rien à cultiver, quittent les campagnes pour directement atterrir dans des villes comme Dakar ». La capitale serait d’autant plus prisée que « la destination ivoirienne n’est plus ce qu’elle était et l’Europe s’est barricadée ».
Dansokho estime que « les autorités actuelles ne réfléchissent pas trop sur cette nouvelle situation. Ils donnent des sommations à tort et à travers, procèdent à des déguerpissements, mais qu’est ce qu’ils vont faire, ces milliers de jeunes à qui on veut ôter le pain de la bouche. Qu’est ce qu’on leur propose ? Les a-t-on répertoriés pour savoir qui ils sont ? », s’interroge-t-il. Selon Amath Dansokho, c’est pourtant là un des premiers rôles de l’Etat. Mais, poursuit-il, « obnubilé par le sommet de l’Oci, le pouvoir ne réfléchit plus ». Il met ainsi en garde contre la politique répressive. « Cela va augmenter les rancoeurs. Il faut comprendre qu’il y a des gens à Dakar qui ont des problèmes pour manger. Et c’est Wade qui a accéléré le processus de paupérisation. C’est une vraie bombe et c’est maintenant visible », avertit Dansokho.
Pour lui, la seule véritable solution est de retourner à la terre. Malheureusement, « Wade a sacrifié l’agriculture et voilà les conséquences. On sort comme ça des idées sans suite alors que c’est le destin national. Vous prenez par exemple le plan Réva. Est-ce que vous vous êtes demandé ce que c’est devenu. Wade n’en parle même plus », regrette Dansokho.
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