Dans la chaîne de méthodes corruptrices déroulée dans le système de santé au Sénégal, les médecins y occupent une bonne place. Dans l’étude des chercheurs du Lareg, il ressort que «la corruption est orchestrée par le médecin chef lui-même qui est aussi le spécialiste. Une pratique qu’il entretient de par son statut car, personne ne peut le contrôler. Il gère une clientèle parallèle pour ses propres comptes». Cette position lui permet, en effet, de faire ses consultations privées et des opérations chirurgicales à partir «d’un réseau parallèle de vente de tickets». Ainsi, les chercheurs donnent l’exemple d’un médecin-chef qui a «organisé un réseau parallèle de vente de tickets qu’il contrôle. Il a mis son cousin qu’il a pris auparavant au centre de santé pour l’entretien du bloc pour lui servir d’intermédiaire fiable. Chaque fois que le malade doit subir l’opération, il lui demande d’aller voir son cousin pour l’achat de ticket».
Cet exemple relaté par les auteurs du rapport n’est, pourtant, qu’un cas isolé en ce sens qu’un autre a permis de déceler la récurrence de la pratique. C’est le cas de «ce gynécologue qui entretien une clientèle venant du pays voisin. Il accorde des consultations privées aux maures venant de l’autre rive du fleuve avec des tarifs extrêmement élevés».
En plus de la mise en place d’un réseau parallèle de consultations avec le patrimoine de la structure de santé, certains médecins sont aussi au cœur d’une mafia autour des médicaments des hôpitaux et centres de santé. En effet, les rédacteurs du rapport restent convaincus que «les médecins-chef sont au cœur de la vente illégale de médicaments. Ils utilisent le dépositaire de la pharmacie du centre pour vendre en priorité leurs médicaments». D’ailleurs, le document révèle «qu’un scandale a même éclaté lorsque le comité de santé d’une localité s’est rendu compte que ses chiffres d’affaires baissaient terriblement. Après investigation, les gérants se sont rendus compte qu’il y a une vente parallèle de médicaments n’appartenant pas au comité de santé. Le scandale a été vite étouffé malgré que le préfet ait été au courant».
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