Les autorités régionales de Ziguinchor ont l’ambition de mettre en place un dispositif préventif efficace contre la grippe aviaire. Le comité régional de lutte a, dans ce sens, préconisé un certain nombre de mesures d’urgences et compte sur le renfort en équipements, afin de pouvoir intensifier la surveillance de certains sites, notamment ceux servant d’accueils aux oiseaux migrateurs.
Depuis qu’elle a fait son entrée en Afrique par le Nigeria, la grippe aviaire ne cesse de susciter beaucoup d’inquiétudes à cause surtout de la perméabilité des frontières. L’épidémie étant très difficile à contrôler, seules des mesures d’urgence de prévention s’imposent pour se protéger. Au Sénégal, à Ziguinchor notamment, l’option est aujourd’hui de renforcer les actions entreprises dès le début de l’épidémie et de veiller au respect des mesures sécuritaires. Il s’agit de l’interdiction de l’entrée des produits avicoles importés, notamment les morceaux de volailles et les équipements de seconde main. « L’apparition du virus en Afrique, au Nigeria notamment, a précipité les choses, le plus important aujourd’hui, c’est de barrer la route à la maladie », estime le Dr. Baba Camara, inspecteur régional de Ziguinchor des services vétérinaires.
Le cheptel avicole de la région de Ziguinchor est aujourd’hui estimé à environ 1.183.000 têtes, dont les 1.415.000 ont été recensés dans le département de Bignona, 67.500 têtes à Oussouye et 74.000 autres à Ziguinchor.
Beaucoup de morceaux de volailles entrent dans la région par la Gambie d’où s’approvisionnent directement de nombreux ménages, et beaucoup de gens profitent des forêts pour échapper à la vigilance des contrôleurs. Mais la porte d’entrée qui fait plus peur demeure les sites d’oiseaux migrateurs, la région étant bien connue comme zone de ponte. Et ces oiseaux migrateurs sous les « oblongs » (bras de fleuve) sont très souvent abattus par les chasseurs qui viennent mettre la viande sur le marché sans aucun contrôle sanitaire. Toutefois, selon l’inspecteur régional des services vétérinaires, toutes les réserves d’eau sont ciblées et surveillées. Il s’agit surtout les zones comme la réserve nationale de Calissaye dans le département de Bignona, le parc de Basse Casamance, l’île aux oiseaux qui se situe non loin de Ziguinchor, dont la commune elle-même est truffée de grands arbres constituant des nichoirs pendant une certaine période de l’année.
« Dès que la maladie est apparue en Afrique, nous avons senti le besoin de réunir le Comité régional de lutte contre la grippe aviaire pour se pencher sur les mesures d’urgence préventives », a souligné au cours d’une réunion M. Gorgui Mbaye, adjoint au gouverneur chargé du développement. Ce dernier pense qu’il est nécessaire pour chaque secteur de ce comité régional, qui est multisectoriel, de mettre sur pied un plan de prévention et de lutte, mais aussi des répondants au niveau départemental, notamment des comités départementaux et locaux pour que la prévention puisse être effective à la base. « Nous ne voulons pas attendre que la maladie soit déclarée pour réagir, il nous faut prendre les devants compte tenu surtout de la situation géographique de la région pour parer à toute éventualité », estime-t-il. Sur le terrain, la prudence est effective grâce à la collaboration des forces de sécurité, la douane, la gendarmerie et le service d’hygiène pour veiller au respect des mesures d’interdiction d’importation de morceaux de volaille et autres produits avicoles de seconde main.
Seulement, même si la volonté des services investis de la mission de contrôle et de surveillance est réelle, il s’avère tout aussi nécessaire et urgent de les doter en moyens qui font terriblement défauts. Ces services espèrent ainsi une dotation suffisante en matériel, afin qu’ils puissent atteindre particulièrement les zones à surveiller, notamment les importants sites d’accueils d’oiseaux migrateurs.
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