La Senelec pourrit la vie aux vendeurs et acheteurs de poisson

S’il y a un domaine où les coupures d’électricité ne font pas du tout l’affaire, c’est bien la vente de poissons. Au moment où les vendeurs de groupes électrogènes, de lampes torche et autres bougies se frottent les mains, les vendeurs de poisson eux sont tristes de voir leur chiffre d’affaires baisser.

Installés au marché Ouakam, ce sont des hommes et des femmes d’âges différents qui s’activent à la vente de poisson.

A quelques mètres, on pouvait entendre leurs appels « ma diaye la dieune » (je te vends du poisson), « lo beug dieune » (tu veux du poisson).

Les complaintes sont les mêmes chez ces vendeurs de poisson : les délestages encore les délestages et toujours les délestages.

Mame Diop, une vendeuse venue du village de Yoff, très en colère contre la SENELEC, et plus précisément contre l’Etat raconte ses peines : «Il nous arrive de dilapider notre marchandise car il vaut mieux vendre à bas prix que de rester avec des poissons pourris. C’est malheureux d’acheter du poisson à 150 000 F CFA pour le revendre à perte ou le jeter. On pouvait descendre avec 4 000 à 5 000 F CFA par jour mais maintenant il nous est difficile d’avoir 2 500 F CFA. On est fatigué et le président doit faire quelque chose pour nous aider avec ces coupures. Nous ne comptons que sur la vente de poisson pour entretenir nos familles» a-t-elle expliqué.

Fatou Fall une autre vendeuse abonde dans le même sens : «Les coupures d’électricité ne font pas notre affaire. J’achète 1000 F CFA de glace par jour pour la conservation et il est très difficile d’en trouver. Certes la vie est chère mais les coupures nous la rendent encore plus difficile. Les clients n’achètent pas beaucoup et certains préfèrent rester chez eux et attendre les vendeurs qui font du porte à porte ce qui nous fait perdre de la clientèle.»

Du coté des clients aussi le son de cloche est le même, Ndoumbé Dièye, une jeune dame habitant Ouakam nous livre ses inquiétudes : «J’achète seulement pour aujourd’hui, rien n’est sure avec la SENELEC. On ne peut pas prendre le risque d’acheter du poisson pour un mois alors qu’il nous arrive de rester toute une journée sans avoir d’électricité.»

Une autre cliente dénommée mère Fall nous fait part de la baisse considérable de ses achats en poisson : «Chaque fin du mois d’habitude j’achète jusqu’à 40 000 F CFA de poisson mais ce mois ci, j’ai payé seulement pour 8 000 F CFA car j’ai peur que le poisson pourrisse » signale t-elle.

Nul ne peut s’assurer de la résolution définitive du problème des délestages mais il est évident que la société d’électricité fait beaucoup de malheureux ces derniers jours.