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Le mis en cause de cette affaire de violence à conjoint, Cheikh T., est militaire en service à la Compagnie des Travaux du Génie (Ctg) du camp Sémou Djimith de Kaolack. Pour une simple et banale histoire de petit déjeuner, le militaire a déversé sa bile sur son épouse, la dame F.F. Et au cours de leur altercation, Cheikh T., qui a piqué une vive colère, a versé de la bouillie sur sa conjointe. Grièvement brûlée, celle-ci est évacuée à l’hôpital de la ville pour des soins. Et munie d’un certificat médical lui attestant une incapacité temporaire de travail de 30 jours, la victime a saisi d’une plainte la brigade de la gendarmerie de la ville pour coups et blessures volontaires.
Interpellé par les pandores, le mari a parlé d’un incident de ménage qui s’est soldé par un accident. «Certes, j’ai été trop fâché contre ma femme, mais je ne l’ai jamais ébouillantée», avait-il dit avant de révéler aux enquêteurs qu’il corrigeait son épouse, parce que celle-ci entretenait des relations adultérines avec un autre homme. Ensuite, pour se disculper totalement, le mari ajoute que c’est sa femme qui est tombée d’elle-même sur la marmite de bouillie en tentant de s’échapper.
Cette version de l’époux est battue en brèche par la dame lors de l’audition et à la barre. Une première fois jugée par le tribunal départemental qui s’est déclaré incompétent sur ce dossier, l’affaire a été inscrite, la semaine dernière, au rôle du tribunal régional de Kaolack. Poursuivi pour violences conjugales et coups et blessures volontaires, le mis en cause n’avait pas comparu à l’audience.
Ce défaut a poussé le substitut du procureur à se convaincre de la culpabilité du prévenu. Et se référant entièrement aux résultats de l’enquête préliminaire et du document médical qui fait mention de graves lésions sur le corps de la victime, le représentant du ministère public a invité le tribunal à punir l’homme de tenue. Le substitut a requis six mois de prison ferme avant de solliciter un mandat d’arrêt contre le militaire. Pour sa part, l’avocat de la partie civile a réclamé la somme d’un million en guise de réparation pour sa cliente.
Dans son délibéré, hier, le militaire Cheikh T. a été finalement condamné par le tribunal à six mois de prison ferme, en plus d’une somme de 250 000 FCfa à payer à sa conjointe à titre de réparation. Et un mandat d’arrêt lui a été décerné par le tribunal. Cette sentence a été bien accueillie par les organisations de défense des droits de la Femme, dont Aprofes. Depuis le début de l’affaire, en octobre dernier, celle-ci a commis à sa charge les services d’un avocat pour l’assistance juridique de la plaignante.
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