Les jours de la Convergence des actions autour du président, Abdoulaye Wade, pour le XXIe siècle (Cap 21) seraient-ils comptés ? Car, outre son allié libéral dans le cercle duquel d'aucuns avancent qu'elle ne pèse plus qu'une section du Parti démocratique sénégalais, quelques-uns de ses adhérents estiment qu'elle doit à défaut de « disparaître », se restructurer.
Dans les années 1990, suite à sa mission historique, la Conférence nationale des chefs de partis de l'opposition (Conacpo) était allée s'installer près de la hache de guerre et du rouet. De même, après le choix, par les Sénégalais, de Me Abdoulaye Wade comme chef de l'État, le Front pour l'alternance (Fal) était allé mourir de sa belle mort.
Est-ce le sort qui attend la Cap 21, qui l'a relayé ?
Tout semble l'indiquer. Car, de l'avis de quelques-uns de ses chefs, qui ont préféré, « pour l'instant », s'exprimer dans l'anonymat, elle n'est plus « d'actualité ». Parce que, conçue après les élections législatives de 2001 pour être un « cadre de coordination » entre le Parti démocratique sénégalais (Pds), au pouvoir, et ses alliés pour « discuter des problèmes du pays », elle aurait passé, depuis, à côté de cet objectif. Même la structure de gestion restreinte, qui devrait être composée de ses principales composantes, n'a jamais vu le jour. D'ailleurs, c'est en partie pour avoir prôné une « direction politique unifiée » que la Ligue démocratique du Pr Abdoulaye Bathily avait fini par exaspérer les libéraux. Aujourd'hui encore, soutient un de ses membres, « on ne peut toujours pas y discuter des questions d'importance nationale. Les débats s'y résument à des louanges à Me Wade. Aucune critique positive contre le régime n'y est tolérée ». Les principaux soucis de la plupart de ses dirigeants seraient « d'ordre financier ». Et de déduire qu'il n'est donc pas étonnant « qu'elle se mue de plus en plus en association de maîtres chanteurs »
Un autre agite la légitimité de leur coordinateur : « il n'est plus chef de parti depuis qu'il a dissout le sien dans le Pds. On s'attendait d'ailleurs, après cet événement, à ce qu'un de nous autres le remplace. Mais voilà : on ne peut même pas poser ce type de débat ; tant tout est verrouillé ». On se le rappelle, cette question avait fait trembler l'année dernière la Cap 21. Mais à ceux qui lui reprochaient d'être « le seul » à introduire les conférences qu'ils tiennent, le Pr Iba Der Thiam avait rétorqué que c'était faute de voir d'autres volontaires.
D'ailleurs un autre de ses leaders se demande « si réellement » les délégués du Pds font des comptes-rendus de leurs activités à leurs mandataires. « Car, c'est rarement que nous avons les feed-back de leur formation ».
S'y ajoute des « opportunistes, qui ont attendu la victoire, pour regagner nos rangs dans l'unique dessein de se faire une situation ».
Un autre plus « pondéré » de remarquer que « si la Cap 21 n'est pas à dissoudre », elle est au moins « à restructurer et à recentrer ».
Ses responsables sont-ils prêts pour une telle introspection ?
En tout cas, dans les rangs de son allié au pouvoir, des voix s'élèvent de plus en plus contre sa « non-représentativité ».
0 Commentaires
Participer à la Discussion