PÉNURIE D’EAU À BAMBEY : Les populations triment autour des rares puits

Les populations de la commune de Bambey font face à des coupures d’eau. Deux jours déjà que les robinets n’arrosent plus les foyers. Le liquide précieux n’est plus aux endroits habituels. Les populations sont obligées d’aller le chercher ailleurs, dans des sources autres que les robinets commandés par le système de la SDE. C’est ainsi que les anciens puits jadis abandonnés sont aujourd’hui la ruée d’un nombre impressionnant de femmes.

La bassine sous les aisselles, ces femmes font le tour de la ville à la recherche de l’eau. Mais ce n’est pas toujours qu’elles parviennent à se servir. Avec la forte demande, les quelques rares puits qui peuvent procurer de l’eau potable tarissent vite. Ce qui fait que beaucoup de femmes retournent chez elles bredouilles. La déception se lit sur leur visage déboussolé, elles sont obligées de s’en remettre au bon vouloir des robinets qui reprennent le service à des heures tardives de la nuit. Ainsi, elles s’organisent pour veiller dans le quartier, en attendant que le liquide coule encore des robinets.
Elles se cotisent alors pour se payer certains aliments qui leur permettent de pouvoir se rassembler autour de la borne-fontaine, rien que pour guetter le retour du service. D’ailleurs, pour certaines de ces femmes, le monde est aujourd’hui esclave du modernisme. « Nous ne pouvons plus nous passer de ce robinet, nous sommes devenues des prisonnières. Et pourtant, nos grands parents vivaient correctement, mais jamais, ils n’ont eu recours à ces instruments. » Même si cette interlocutrice est parvenue à ce constat, la conclusion est tout autre pour elle : « Quoiqu’il advienne, nous allons faire avec, puisqu’il n’est pas question de retourner à l’ancienne formule. » « Rien que le fait de penser que le robinet peut s’arrêter un jour et que nous devons aller chercher de l’eau de puits me donne du tournis », précise notre interlocutrice.
En tout cas, ces cas, les femmes en ont déjà marre. La preuve, ce sont leurs enfants qui les aident dans cette recherche effrénée d’eau. C’est ainsi que certains d’entre eux se permettent de se rendre dans les villages limitrophes de la commune pour se procurer le liquide vital. Cela est certes possible grâce à la grève de l’intersyndicale qui, du reste, est très bien suivie dans la zone. Du coup, tous les enfants qui ne se sont pas rendus à l’école s’investissent dans les puits, pour permettre à leur famille d’origine d’avoir le juste minimum avec les quelques litres d’eau dont elles disposent. La situation est d’autant  plus critique que certaines personnes sont obligées de rester une journée entière sans se laver.
Ce qui risque de générer un problème de santé publique. Pire, à cette période de la saison, la localité est constamment balayée par un vent poussiéreux qui finit par indisposer les populations de la zone. La forte canicule qui sévit ces derniers jours laisse croire que jamais les robinets ne doivent être coupés pour une raison ou pour une autre. Comme si le malheur ne venait jamais seul, les coupures d’électricité viennent corser la donne. La glace et les autres produits rafraîchissants se raréfient, la vie est devenue un véritable calvaire pour ces nombreuses personnes qui vivent à Bambey.