Les femmes africaines meurent de plus en plus en donnant vie. Cependant, bien des cas pouvaient être évités, s’il y’avait une rapide prise en charge de ces femmes, ou l’existence d’une structure de santé. Le Centre de formation et de recherche en santé de la reproduction (Ceforep), à l’occasion de la célébration de sa dixième année d’existence, entend faire profiter aux populations, des fruits de ses recherches et certitudes de son expérience.
Nombreuses sont les femmes africaines, en particulier celles vivant en milieu rural, qui meurent de plus en plus en couches. Une morbidité liée aux difficultés d’accès aux structures sanitaires, leur éloignement, les difficultés de transports, le manque de personnel qualifié, l’absence de suivi prénatal, les accouchements à domicile etc. Sans compter les facteurs aggravants notamment la pauvreté, la malnutrition, les facteurs socioculturels. Au point que plus de 50 % des femmes africaines meurent vingt-quatre heures après leur accouchement, selon les chiffres du Centre de formation et de recherche en santé de la reproduction (Ceforep) qui tenait avant-hier un point de presse, dans le cadre des activités marquant leur dix années d’existence.
Selon le docteur Moreau, président du Conseil d’administration de cette structure spécialisée dans la santé de la reproduction et logée dans l’enceinte de la maternité de l’Hôpital Aristide Le Dantec, les recherches, qu’ils ont eu à effectuer par le biais de leur programme «Recherche-Action», révèlent la grande dimension des problèmes «obstétricaux gynécologiques que les femmes africaines sont confrontées». Surtout que la planification familiale et contraceptive (le Sénégal a un taux de 10, 3 %), qui pouvait les épargner de beaucoup de problèmes, reste encore peu développée, du fait des facteurs socioculturels. Pourtant, déclare Dr Moreau, médecin à l’Hald, il suffit d’une bonne politique de communication pour «permettre au Sénégal d’avoir un taux de planification familiale élevé», à l’instar du Cap-Vert qui a un taux de plus de 35%. Cependant, le praticien, conscient qu’on ne saurait régler les problèmes de la santé de la reproduction qu’en se limitant à l’aspect clinique, prône une approche multisectorielle. C’est pourquoi, dit-il, «la santé ne doit pas être seulement, l’affaire des spécialistes». L’Etat doit élaborer des programmes en «parfaite synergie d’actions et de vision». Cette vision d’ensemble doit passer par «la construction de routes bitumées permettant de relier les différentes localités, décentraliser les structures de santé, doter un personnel suffisant et qualifié à ces structures». Une telle approche, à en croire le professeur Moreau, peut permettre de résoudre ce fléau de morbidité et de mortalité maternelle.
Par ailleurs, Thierno Dieng, chef du service Recherche, affirme que leur structure a pu former plusieurs relais spécialisés dans le councelling et disséminés partout au Sénégal au niveau des structures sanitaires. Aussi, affirme-t-il que «plus de dix-huit mille prestataires ont été formés en dix ans, mille puisages édités dans la santé de la reproduction».
Résultats importants que le ministère de la Santé «intègre dans ces programmes de santé publique», indique le professeur Moreau.
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