
Pour que le dialogue tant attendu soit une réalité, le président de la République doit mettre fin à la diversion et passer aux actes. En quoi faisant ? En répondant, ‘d'abord à la lettre de Bennoo Siggil Senegaal en date du 23 octobre 2009 relative au dialogue pouvoir/opposition’, explique le porte-parole du jour de la Conférence des leaders de Bennoo Siggil Senegaal, Madièye Mbodj au sortir de leur rencontre d'hier. Selon Mbodj, les leaders de sa Coalition ont écrit, à la date du 23 octobre 2009, une lettre au président de la République. Et dans cette missive, Amath Dansokho et Cie ont systématisé leur conception du dialogue, le format, le contenu, les différents thèmes de discussion et le sort à réserver aux conclusions. Mais, fait remarquer le porte-parole du jour, ‘à ce jour le président n’a pas répondu à cette lettre. Or s’il est nourri d’une volonté de dialogue, il doit commencer par répondre à cette lettre dans laquelle il y a des propositions précises’. Aussi, poursuit le coordonnateur de Yoonu Askan Wi, ‘il a été demandé au ministre de l’Intérieur de proposer un profil et dessiner les rôles d’un modérateur pour la révision du code électoral. Bennoo Siggil Senegaal s’est réuni. Et, à la date du 26 janvier, a adressé une lettre au ministre de l’Intérieur pour lui faire des propositions sur le profil et les rôles du modérateur’. Là aussi, informe M. Mbdoji, ‘jusqu’à présent pas de réponse’. Amath Dansokho et ses camarades de rappeler dans la foulée, qu'en avril 2009, après les élections locales, le président de la République a fait une adresse à la nation ‘pour dire qu’il allait lui-même prendre l’initiative d’un audit indépendant du fichier électoral avec le concours de l’Union européenne. Nous attendons tout comme l’Ue qu’il passe aux actes pour nous permettre d’avoir un fichier qui soit accepté par les partis’. Sous ce rapport, les opposants pensent qu'il faut créer les conditions de sérénité et de confiance autour d’élections transparentes, démocratiques et régulières.
La Conférence des leaders dit attendre aussi du Chef de l'Etat qu'il prenne un acte fort pour relancer le dialogue autour de la paix en Casamance. Et Bennoo Siggil Senegaal est disposé, selon Madièye Mbodj, ‘à accompagner un effort de dialogue national autour de la paix dans la région Sud’. Voilà, note le porte-parole de la Conférence des leaders de ce cadre, ‘des questions sur lesquelles nous attendons, aujourd’hui des faits, des actes du président de la République, s'il est sincère dans sa volonté de dialoguer’. ’Nous avons réaffirmé notre disponibilité au dialogue et avons toujours été les défenseurs du dialogue. Mais à condition qu'il soit utile, sérieux et global et qu'il prenne en compte les préoccupations du peuple’, indique le coordonnateur de Yoonu Askan Wi. Non sans préciser que cette disponibilité de sa coalition, ‘n’a jamais voulu dire et ne voudra jamais dire’ une disponibilité à négocier une forme de dévolution dynastique du pouvoir au Sénégal. ‘Nous n’accepterons jamais non plus’ , ajoute-t-il, ‘qu’on puisse organiser des élections sur des bases frauduleuses pour faire un hold-up qui permettra de légitimer un pouvoir dans lequel les sénégalais ne se retrouveront pas’.
Toutefois, les opposants ont tenu à saluer l’initiative et les démarches initiés par les guides religieux (les confréries Tidianes, mourides et le clergé catholique) et tous ceux qui appellent constamment au dialogue. D'ailleurs, souligne M. Mbodj, ces derniers ‘s'accordent pour reconnaître que le pays ne marche pas et que pour qu’il marche, il faut réellement instaurer un dialogue sincère et franc avec l’ensemble des forces vives’. C’est pourquoi, dit-il, ‘nous saluons les initiatives qui ont été prises ça et là, pour appeler le pouvoir à relancer le dialogue’.
0 Commentaires
Participer à la Discussion