Pour dénouer les crises et arriver à un code consensuel, les commissions cellulaires semblaient être la formule magique de l'ancien président Abdou Diouf. En sera-t-il de même pour Abdoulaye Wade ? Après le départ de la table de discussion pour la modification d'une soixantaine d'articles du code électoral, des plénipotentiaires de Bennoo Siggil Senegaal, suivis quelques jours après, par les ‘Non-alignés’, Abdoulaye Wade change de fusil d'épaule. Le chef de l'Etat se dit favorable à un code électoral consensuel et s'engage, à cet effet, à faire revenir à la table les différents acteurs.
L'annonce a été faite par Wade lui-même, lors de son message de nouvel an. Mais, comment le président de la République va-t-il s'y prendre? Adoptera-t-il une voie différente de celle de son prédécesseur, Abdou Diouf pour arriver à ce fameux code consensuel? Fidèles à leur héritage, les socialistes ont proposé l'installation d'une commission cellulaire pour la conduite des concertations afin d'aboutir à un code consensuel. En effet, Ousmane Tanor Dieng et ses camarades s'inspirent, ainsi, d'une vieille recette qui a toujours porté chance au président Abdou Diouf. D'abord en 1991, les travaux de la commission cellulaire qui a été mise sur pied et présidée par feu Kéba Mbaye ont conduit à l'adoption du ‘code électoral consensuel’ de 1992. Et c'est en dépit de l'échec des concertations sur, entre autres questions, la matière électorale, à la suite des contestations post-électorales de 1988.
Plus tard, à la suite des dysfonctionnements ayant perturbé les élections locales de 1996, des discussions, encore dans le cadre d'une commission cellulaire de concertation présidée par le Pr Ibou Diaïté, avaient abouti à la création de l’Observatoire national des élections (Onel) qui est un compromis entre l'opposition qui revendiquait une Ceni et le pouvoir qui s'opposait à une telle option va ainsi superviser le scrutin de 2000 qui portera Abdoulaye Wade, alors opposant au pouvoir. Les commissions cellulaires étaient alors la formule magique de l'ancien président Abdou Diouf pour dénouer les crises politiques et arriver à des compromis. D'ailleurs, tout comme l'Onel, la création de l'actuelle Commission électorale nationale autonome (Cena) s'est aussi faite des suites de travaux de commission de concertation entre les formations politiques, sous la houlette du Pr Babacar Guèye en 2005.
Pour rappel, les partis de l'opposition, regroupés dans le cadre de Bennoo Siggil Senegaal, avaient quitté les travaux sur la revue du code électoral parce qu’ils accusaient le ministre de l'Intérieur d'être partial. Amath Dansokho et Cie qui seront plus tard suivis dans leur boycott par les ‘Non-alignés’, avaient, alors, posé comme condition de retour : la désignation d'une personnalité neutre pour diriger les travaux et la traduction en lois et règlements des conclusions de la rencontre. Seulement voilà, même s'il dit attendre ‘que l’opposition (lui) dise comment désigner ce médiateur et quelle sera sa fonction’, le dernier mot revient à Wade : mettre sur pied une commission cellulaire présidée par une personnalité neutre comme le faisait Abdou Diouf ou opter pour sa propre formule
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