Les dirigeants de l'Union nationale des retraités du Sénégal ne veulent pas de la nomination d'un homme politique à la tête de l'Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), comme cela est aujourd’hui le cas à la Caisse de sécurité sociale (Css) où Iba Guèye a été promu.
La nomination de l’ancien Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Iba Guèye, à la tête de la Caisse de sécurité sociale (Css), ne rassure guère les allocataires de l'Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Soucieux de la préservation de leurs réserves estimées à plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa, ils ont mis en garde l'Etat et prévenu qu'ils ne veulent pas de «parachutage d'homme politique» à la tête de l'Ipres.
«Contrairement à la Caisse de sécurité sociale, les rapports entre l'Ipres et l'Etat sont limités. Nous ne recevons pas de subvention de la part de l'Etat qui ne fait qu'assurer une tutelle. Donc, je ne crois pas que l'Etat ira jusqu'à nous imposer un homme politique, parce que nous n'en voulons pas», a prévenu le Secrétaire administratif de l'Union des retraités du Sénégal. Iba Diallo, qui se prononçait, hier, en marge de la concertation sur la prise en charge médico-sociale des retraités, n'a d'ailleurs pas manqué d'alerter pour dire que les allocataires sont prêts à s'opposer, si jamais cela devait arriver.
«Ça s'est passé une fois, c'est quand il y a eu le problème Ibrahima Sall et la nomination de Malick Camara Ndiaye à l'Ipres. Cela ne cadrait pas avec la méthode de gestion que nous voulions à l'Ipres et nous nous y sommes opposés. Si le même cas de figure se représente, on fera la même chose. Ce qui est sûr, c'est que nos maigres pensions, l’on n'y touchera pas. Qu'on nous les laisse, car, comme on dit en wolof : «boo saraxatul gumbë nga bayiko ak yalwaanam» (Si l'Etat ne nous vient pas à en aide, qu'il nous laisse avec ce que nous avons)», a soutenu M. Diallo.
Les retraités vont débourser 800 millions pour leurs soins
En ce qui concerne la prise en charge médicale des retraités affiliés à l’Ipres, une réflexion a été engagée, hier, par les allocataires, au niveau de Centre médico-social. Et les retraités ont décidé de remettre leur contribution de 2% pour la pérennisation et l’amélioration de cette couverture médicale et sociale. «Nous constatons que malgré les efforts de l'Ipres, qui a réhabilité le centre médico-social pour un montant de 1,5 milliard de francs Cfa, il reste encore des efforts à faire sur la prise en charge des personnes retraitées. Le budget du centre médico-social ne pouvant pas être supporté, l'Union nationale des retraités a manifesté son désir de participer financièrement en essayant de remettre les 2% de sa contribution».
Le Dr Mamadou Coumé, Directeur du centre médico-social, indique que «l'action sanitaire et sociale était financée par le fonds social, qui est un prélèvement de 3% des pensions de l'exercice précédent. Ces 3% constituent une manne financière de 1,2 milliard de F Cfa. Et maintenant, si les retraités remettent les 2% qui constituent 800 millions de francs Cfa, cela fera une enveloppe de 2 milliards de francs Cfa. De quoi faire fonctionner les choses».
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