(Correspondance) - La communauté Khadre du Sénégal serait-elle victime d'ostracisme de la part de l'actuel régime ? Tout porte à le croire, si l'on en juge par certaines indiscrétions relevées à Saint-Louis, auprès de disciples de Feu Cheikhna Cheikh Saad Bouh. Le responsable moral du Conseil supérieur des disciples Khadre de l'Afrique de l'Ouest ne dit pas le contraire. Cheikh Ousmane Diagne réclame plus d'égards et de considération de la part des pouvoirs publics, même s'il reconnaît que des efforts ont été faits, cette année, par certaines autorités de l'Etat, en guise d'appui.
Résolument décidé à faire inverser la tendance, M. Diagne fait noter que ‘nous n'allons pas refaire l'histoire mais il est vrai que durant les années de l'alternance, nous n'avons pas senti de façon significative et pesante, la main de l'Etat pour nous aider dans nos manifestations religieuses et cultuelles’. S’exprimant en présence de ses disciples et sympathisants, à l'occasion du panel qui a eu lieu à la place Faidherbe de Saint-Louis, Cheikh Ousmane Diagne explique que ‘c'est peut-être le début de la fin de notre calvaire, parce que certaines autorités de l'Etat ont répondu à notre appel. C'est une grande première et on espère que cela va durer’, avoue-t-il.
Ainsi, Le responsable moral du Conseil supérieur des disciples Khadre de l'Afrique de l'Ouest relève qu'‘un homme d'Etat doit travailler avec toutes les compétences du pays’. Dans ce dessein, et par la voix de Cheikh Ousmane Diagne, la communauté Khadre du Sénégal invite le président Abdoulaye Wade à rester à l'écoute de toutes les fractions du pays en vue de sauvegarder l'unité nationale. ‘Même si nous n'avons pas travaillé pour la survenue de l'alternance, avoue le responsable moral, tout est mouvant en politique’. ‘Les données d'aujourd'hui peuvent être différentes demain. L'exclusion, la forclusion, ce n'est pas bon’, avertit-il.
Le week-end culturel organisé les 11 et 12 Juillet à Saint-Louis, à l'occasion du 91e anniversaire du rappel à Dieu de Cheikhna Cheikh Saad Bou a permis, à la communauté Khadre du Sénégal, de revisiter le legs de son guide religieux. Les Khadres ont aussi réitéré leur disponibilité ‘à s'adonner à des tâches de réconciliation entre les différents acteurs du pays pour que le Sénégal puisse, dans un front unitaire, faire face aux crises cycliques et aux exigences de développement’. Cheikh Ousmane Diagne s'est plu à rappeler, à ce propos, que si tel devait être le cas, ce ne serait pas le premier coup de la communauté Khadre du Sénégal qui ‘est descendue dans l'arène pour décanter la situation qui commençait à s'envenimer entre les Etats du Sénégal et de la Mauritanie’, se souvient-il.
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