Presqu’à mi-chemin entre les 16èmes championnats d’Afrique d’athlétisme qui se sont achevés dimanche dernier à Addis-Abeba et le meeting de Dakar, samedi prochain, Mamadou Ndiaye « Tokyo » s’est éclipsé hier matin. Dans la capitale éthiopienne déjà, un malaise l’avait ébranlé ; mais il s’en était sorti et le directeur technique de l’athlétisme africain qu’il est, avait pu continuer à suivre les joutes. Rentré à Dakar mercredi dernier, il avait fait le lendemain, un examen de contrôle qui n’avait rien révélé de grave. Alors, Ndiaye « Tokyo » s’en était retourné tranquille et rassuré chez lui, pensant certainement au meeting de samedi prochain où, comme lors des éditions passées, il distillerait sa science de la première discipline olympique à tous les journalistes qui adoraient s’abreuver à la source de son immense savoir. Mais, hier, après avoir sacrifié à la prière de l’aube, il s’était allongé dans son lit et ne se réveillera qu’au paradis des sportifs accomplis.
Car, assurément, Mamadou Ndiaye “Tokyo” avait été un athlète hors pair avant de devenir un encadreur modèle. Sa très belle participation, comme coureur du 400 mètres, aux JO de Tokyo en 1964, l’avait tellement marqué qu’on avait accolé le nom de la capitale du Japon à son patronyme. Premier Sénégalais à descendre sous les 50 secondes sur le tour de piste, Ndiaye « Tokyo » s’était par la suite révélé un formidable formateur. Entraîneur national puis DTN de l’athlétisme sénégalais à la glorieuse période des Dia Bâ, Cheikh Boye, Moussa Fall 1 et 2, Mbaye Niang et autres, il avait également été le premier directeur administratif du CIAD (centre international d’athlétisme de Dakar). C’est dire que son expertise était reconnue par-delà les frontières nationales. Puisque dès 1985, il avait conduit l’équipe africaine à Canberra (Australie) et jusqu’à sa mort, hier, il était le directeur technique de l’athlétisme continental.
Ndiaye « Tokyo » allait allègrement sur ses 70 ans. Samedi prochain, au meeting d’athlétisme de Dakar, sa forte et puissance voix manquera au décor sonore. La première discipline olympique a perdu une icône, la presse, un consultant avisé et facile d’accès, le Sénégal, un de ses techniciens les plus pointus. Que ses « héritiers » entretiennent la flamme qu’il a maintenue vive...
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