CLOU - Grotesque et sans pitié !

Toute le monde a vu venir parce que la com’ qui a été si maladroitement organisée autour de l’incident subi par la Pointe de Sangomar au-dessus de Majorque est superbement grotesque. Que l’appareil ait réellement eu des difficultés, cela peut se concevoir. Mais, que la présidence de la République en profite immédiatement pour accréditer l’idée d’acheter un nouvel avion pour la sécurité du président de la République est une véritable démonstration d’irresponsabilité au sommet. C’est indécent et machiavélique. C’est triste, mais c’est fatalement ainsi dans notre pays lorsque les plus hautes autorités s’abritent en permanence derrière un paravent pour justifier un acte grave. Acquérir un avion pour l’institution qu’est le président de la République est effectivement un acte peu banal au vu de la somme faramineuse que requiert un tel projet pour un pays comme le nôtre, mais également au regard de notre situation de pays sous-développé. Me Wade ne cesse de le répéter, nous n’avons ni ressources naturelles, ni pétrole, ni diamant. C’est encore plus vrai quand l’option d’achat est sur la table parce que la Pointe de Sangomar est vertement accusée des délits de vieillesse et d’insécurité.

Mais, il faudra que nos stratèges en investissements pourris nous expliquent une réalité capitale : par quelle sorte de bon sens on passe d’une masse financière de plus de vingt milliards de francs CFA pour réfectionner techniquement et esthétiquement cet avion en 2002 à l’achat d’un nouveau «palais volant» dont on n’ose pas étaler le prix ici ? Si ce n’est pas du «je m’en foutisme» impérial, c’est de l’égoïsme pur et simple. Mais en fait, ceux qui font le lobbying pour que la Pointe de Sangomar devienne un paria histiorique pour la République restent dans une logique marchande qui ne se soucie de rien d’autre que de leur bon goût ; ils ne paieront pas un sou de leurs poches pour rembourser l’incontournable dette liée à cette entreprise de prestige. A partir de ce moment, ça devient facile de fermer les yeux sur un acte impitoyable et peu patriotique.