Le problème de l’eau à Touba est lié à la gratuité, selon un officiel

Diourbel, 9 avr (APS) – Le directeur de l’exploitation et de la maintenance au ministère de l’Hydraulique, Babou Sarr, a identifié les facteurs explicatifs des problèmes d’eau de Touba à travers la gratuité du liquide précieux et son statut de communauté rurale qui n’est plus conforme à sa dimension démographique et économique en tant que deuxième ville du Sénégal après Dakar.

Aussi, parallèlement aux ateliers pilotes de revues régionales du Programme eau potable et assainissement pour le millénaire (PEPAM), il a plaidé en faveur d’une revue spéciale pour la ville sainte "pour discuter de fond en comble des problèmes de Touba".

M. Sarr intervenait ainsi dans le cadre de l’atelier de revue régionale de Diourbel initié par le PEPAM en vue de cerner avec exactitude la qualité, le niveau d’approvisionnement en eau potable et les disparités entre les différentes collectivités locales du Baol. Ouvert mardi, l’atelier est prévu pour durer deux jours.

"Les problèmes d’eau de Touba sont dus à son statut. Touba a une particularité. Aujourd’hui, Touba qui concentre près de 75 pour cent de la population de la région de Diourbel est considérée comme la deuxième ville du Sénégal mais jusqu’à présent elle a un statut de communauté rurale’’, a notamment indiqué M. Sarr au cours d’un point de presse conjointement animé avec le coordonnateur du PEPAM, Fadel Ndao et le directeur du projet alimentation en eau potable de Touba (AEP), Assane Dione.

Selon lui, ‘’il y a un problème structurel mais il y a aussi le problème de la gratuité de l’eau et cela nécessite des réflexions et des solutions".

Abondant dans le même sens, M. Dione a insisté sur le volet information, éducation et communication (IEC), indiquant que "la gratuité de l’eau doit avoir une fin". "Sans cela, il y aura toujours des problèmes malgré les solutions techniques et financières", a-t-il averti, soulignant que le projet (AEP) financé par la Banque islamique de développement (BID) s’élève à 6,3 à 6,5 milliards de francs.

L’un des objectifs de l’atelier étant de valider un taux d’accès à l’eau potable pour les populations de la région, le directeur du PEPAM a pour sa part indiqué que "Diourbel a un taux d’accès de 78 pour cent si on n’exclut Touba". Toutefois, il a précisé que ce taux comporte 20 pour cent d’accès aux puits et 50 pour cent d’accès aux bornes-fontaines’’.

"Pour le PEPAM, la qualité de l’accès est aussi très importante même si le premier objectif est d’ordre quantitatif", a précisé M. Ndao avant de souligner que "la qualité bactériologique est tout à fait satisfaisant au Sénégal". Selon lui, il y a à certains endroits un problème de perception de la qualité au niveau de l’eau du à un taux élevé de fer, de fluor ou de sel.

L’objectif national d’accès à l’eau potable en milieu rural est de 82 pour cent en 2015 dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

MD/AD